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What it Feels Like For a Girl : tendre et provocatrice

par Élisabeth Pan
What It Feels Like For a Girl' is playing in competition at Series Mania Hera Pictures/BBC/Enda Bowe
What It Feels Like For a Girl' is playing in competition at Series Mania Hera Pictures/BBC/Enda Bowe
Sur la scène du festival Séries Mania. ©Pan-NAJA
Sur la scène du festival Séries Mania. ©Pan-NAJA
Cinéma Série Publié le 19/04/2025
La série BBC, What it Feels Like For a Girl, faisait sa première mondiale au festival Séries Mania de Lille, en présence des producteurs et jeunes acteurs. La série y a reçu le label UGC Spectateurs Séries Mania.

La journaliste et autrice Paris Lees s’est inspirée de ses propres mémoires pour créer What it Feels Like For a Girl, une série initiatique sur l’acceptation de soi, de sa sexualité et de son genre. Les deux premiers épisodes étaient projetés en première mondiale au festival Séries Mania. La série y a reçu le label UGC Spectateurs Séries Mania, décerné par une dizaine d’abonnés UGC lors du Festival. Les acteurs Ellis Howard (Red Rose), Laquarn Lewis (Jamie Johnson) et Hannah Jones étaient à Lille pour l’évènement, ainsi que les producteurs Ron O’Berst et Liza Marshall (Mary & George).

L’histoire commence avec le jour de l’an en 2000. Byron (Ellis Howard) est un adolescent de la petite ville ouvrière de Hucknall, qui n’est pas connue pour son ouverture d’esprit. Alors qu’il commence à expérimenter son homosexualité, une rencontre l’emmène jusqu’à Nottingham, ville festive dans laquelle il se crée un entourage queer grâce auquel il va se découvrir. « Il s’agit du parcours de Byron vers qui il est, et ça c’est très important, mais aussi très difficile pour nous tous » commentait Ellis Howard.

 

Nottingham : scène de la nuit. Si What it Feels Like For a Girl se passe à Nottingham et ses alentours, la série a été majoritairement tournée plus à l’ouest du Royaume-Uni, au Pays de Galle. Laquarn Lewis, natif de Nottingham, partageait son étonnement quant à la ressemblance des lieux. « C’est exactement ça : Nottingham, c’est le chaos ! ». Il avouait cependant qu’étant né en 2001, il ne pouvait savoir comment se passaient les années 2000, mais que les décors, les costumes et le maquillage l’ont aidé à entrer pleinement dans le rôle.

Le réalisateur Brian Welsh (Black Mirror) a beaucoup apporté à l’esthétique de la série, permettant de ne pas plonger dans les clichés queer ou des années 2000, et de rendre la série plus authentique. Si les musiques du film semblent tout droit sorties des pistes de danse de l’époque, elles ont en fait été composées par James Jacob, car Brian Welsh avait un budget limité pour la musique. Il s’est alors inspiré de son tournage sur Beats et du film How to Have Sex afin de contourner l’obstacle, choisissant de faire une bande originale.

 

Un casting de choix. Les auditions pour la série ont commencé un an avant le début du tournage. Les critères principaux étaient que les acteurs devaient correspondre à l’esthétique des années 2000 et l’entente entre eux. Il s’agissait également d’employer des acteurs jeunes et peu connus du grand public. C’est ainsi le tout premier rôle d’Hannah Jones, qui disait être fière de faire partie de cette histoire, et d’être reconnue pour son « statut de fille queer de classe populaire ». « Je me suis vraiment découverte pendant ce tournage, je me suis rendu compte que j’étais plus qu’une esthétique » a-t-elle précisé. Le plus grand challenge lors du casting était le choix de Byron, le seul personnage présent à chaque scène de la série. « Je viens de réaliser que vous venez tous de me voir faire l’amour » rougissait Ellis Howard. L’acteur confiait par ailleurs que son propre parcours queer s’était fait en parallèle à celui de Byron. L’histoire étant inspirée des mémoires de sa créatrice, Ellis Howard disait : « On ne peut pas faire autrement qu’être aussi authentique et honnête dans notre jeu que Paris Lee l’était dans ces pages. »

 

Une série à venir. Plusieurs chaînes, comme Channel 4 et Disney+, étaient intéressées par la série, expliquaient les producteurs, mais au final la BBC semblait la plus adéquate pour porter leur message. Malheureusement, la série ne s’est pas fait remarquer aussi facilement en France, et elle n’a pas encore de diffuseur. Après la séance à Séries Mania, le public a demandé aux acteurs et producteurs de résumer la série en trois mots. Ellis Howard a dit « Anarchie, perruques, libération », Laquarn Lewis « chaotique, sexy, brut » et Hannah Jones « chaos, solidarité féminine, anarchie », tandis que Liza Marshall disait « provocateur, important, beau » et Ron O’Berst « un tour en montagnes russes ».

Cette série audacieuse et provocatrice est réalisée avec sensibilité et nuance. Ellis Howard finissait : « Ne quittez pas l’écran des yeux, car si vous manquez un petit bout, vous manquerez tout ».

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