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Mot de passe oublié ?Printemps des Comédiens : réduit mais fidèle
L’édition 2024 avait accueilli une pléiade de grands noms du théâtre européen, le maître Krystian Lupa, la Sicilienne Emma Dante, l’Espagnole Marina Otero, la Luxembourgeoise Myriam Muller et les Français Joël Pommerat, Cyril Teste, Jean-François Sivadier, Jean Bellorini, Georges Lavaudant ou Wajdi Mouawad. Il n’en sera pas de même cette année où, du 30 mai au 13 juin, le Printemps des Comédiens perd une semaine de festival. Faut-il y voir un lien avec le passage du festival sous l’égide de la Cité européenne du théâtre et des arts associés, structure regroupant les institutions du Domaine d’O, toujours sous la direction de Jean Varela ? Et de la volonté de la ville d’une présence annuelle plus importante pour la population locale au détriment du rayonnement international du Printemps ? La programmation s’en ressent avec seulement 16 spectacles présentés, mais la direction assure qu'il s'agit d'une « année charnière ».
Il y aura cependant des invités étrangers qui conserveront au Printemps son renom. En premier lieu, dans une coproduction avec le festival, William Kentridge sera présent avec la compagnie de marionnettes Handspring Puppet Company, collaboration dont la Fondation Luma à Arles a récemment exposé les coulisses. Dans la poursuite de son dialogue entre l’Europe et son pays l’Afrique du Sud, le plasticien, musicien et metteur en scène s’attaque au mythe de Faust, cette compromission dans l’au-delà contre la gloire immédiate. Faustus in Africa ! laboure le thème mais avec plus d’humour et de mélange des genres que le seul texte de Gœthe.
Peu connue en France, la compagnie mexicaine Lagartijas Tiradas al Sol suivra, dans Centroamérica, mise en scène de Luisa Pardo et Lazaro G. Rodriguez, l’errance d’une Nicaraguayenne forcée à l’exil par la dictature, sous fond d’images d’archives et de témoignages de personnes exilées. Enfin le chorégraphe belge Alain Platel, avec le saxophoniste Fabrizio Cassol et l’orchestre congolais de Rodriguez Vangama reprendront Coup Fatal, un spectacle qui a fait le tour d’Europe sur des musiques baroques, jazz et africaines.
Julie Deliquet, Julien Gosselin et Simon Falguières. La guerre n’a pas un visage de femme : la création qui ouvre la saison est on ne peut plus explicite. Signée Julie Deliquet qui avait créé, il y a deux ans, un spectacle inédit dans la Cour d’honneur d’Avignon sur un centre d’assistance sociale à New York, la pièce qui fera l’ouverture du Printemps des Comédiens de Montpellier le 30 mai est inspirée d’un récit de la Prix Nobel de littérature, la russophone Svetlana Alexievitch. Elle se déroule dans un appartement communautaire de l’ex-Union soviétique où des femmes racontent à une journaliste leur passé dans l’armée. Des combattantes invisibilisées que l’histoire officielle a feint d’oublier.
C’est un habitué du Théâtre Jean-Claude Carrière du Domaine d’O qui s’y installera ensuite. Julien Gosselin crée cette fois cinq performances de deux heures chacune pour élever un Musée Duras à partir de différentes œuvres de l’écrivaine. Quinze acteurs et actrices du Conservatoire de Paris participent à cette tribulation parsemée d’extraits de films. Le musée ainsi conçu est installé pour dix jours et pour des séquences que l’on peut voir en continu ou séparément.
Au Domaine d’O et dans les communes de la métropole, Simon Falguières et la compagnie K s’attaqueront à Molière et ses masques, une création intéressée par le Molière de troupe qui traverse la France avec ses carrioles pleines de décors et costumes avant de se confronter aux concurrences et flagorneries de la cour de Versailles. On y croisera les personnages de son œuvre, mais aussi l’auteur lui-même et quelques grands de cette époque.
Des compagnies locales sont également invitées. L’Autre Théâtre a noué depuis longtemps une complicité avec les metteures en scène Brigitte Négro et Caroline Cano. Leur nouvelle création Les Chants du cygne propose un « cabaret de résistance » dans l’écoute de l’altérité. Ce spectacle a lieu à La Bulle bleue XXXXXXXXXXXXX
Dirigeant le Théâtre des Treize vents, Nathalie Garraud et Olivier Saccomano y créeront, en coproduction avec le Printemps Monde nouveau.
Deux seules en scène enfin, Lou Chauvin pour Sous les paupières où il est question de journal intime et de secrets de famille, et Céline Milliat-Baumgartner pour Les bijoux de pacotille, écrit sur l’accident de voiture qui a tué les parents de l’auteure.
Seul comédien en scène, mais accompagné de deux musiciens, d’une fanfare et de vidéos, David Ayala marchera sur les pas de son père torero De lumière.
Du cirque, bien sûr. Décrochez-moi ça, le titre du spectacle des Bêtes de foire dit assez qu’il faut regarder au-dessus de la piste, là où sont suspendus des friperies. Les quatre circassiens, coupables déjà de 700 représentations à travers l’Europe pour leur spectacle précédent, Petit théâtre de gestes, seront au Domaine d’O avec gourmandise.
Partenaire des premiers temps du Printemps, la funambule Marie Mollens revient avec sa compagnie Rasposo pour un nouveau spectacle Hourvari où évoluent les différents métiers du cirque et leurs poésies.
Toujours sous le chapiteau du Domaine, le Centre des arts du cirque Balthazar propose une création Chicane à l’horizon, prometteuse de pistes contemporaines des arts circassiens qui ont toujours eu une belle place au Printemps.
Programme complet du Printemps des Comédiens
