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Mot de passe oublié ?« Kaléidoscope » de Mourad Merzouki, trente années de danse en partage
Kaléidoscope c’est d’abord une promesse. Une promesse que Mourad Merzouki a faite à Jean-Paul Montanari de faire partie de ce qui devait être la dernière programmation du regretté directeur artistique de Montpellier Danse. Kaléidoscope c’est aussi un regard tourné sur presque trente ans de créations du danseur et chorégraphe, qui dirigea pendant treize ans le Centre chorégraphie national de Créteil. Kaléidoscope est enfin « l’occasion de remercier la fidélité du public du festival de m’avoir suivi pendant toutes ces années, en partageant avec lui un kaléidoscope de mon travail » commentait le chorégraphe lors de la rencontre organisée par Montpellier Danse.
À l’origine, le spectacle a été pensé pour clôturer treize années à la direction de Créteil. « C’est un spectacle fait pour partager trente ans d’histoire, de passion. Ça fait sens de le partager à Montpellier ». Sur scène, 23 danseurs, dont certains n’étaient pas nés à la création des tout premiers spectacles de Mourad Merzouki. Leur énergie, leur technique nouvelle nourrissent la chorégraphie des extraits de treize pièces sélectionnées parmi ses quarante créations pour en faire un spectacle d’une heure. « Je ne voulais pas que ce soit plus long. J’ai à cœur que mes spectacles puissent toucher tous les publics. Il y a un enjeu à la fois artistique et sociétal » explique le chorégraphe.
« La danse est éphémère, on vit avec elle l’instant présent. Et le fait de partager ces créations avec ceux qui ne les ont pas vues c’est une manière de continuer à faire vivre le répertoire. La difficulté dans notre métier c’est de durer ». Rappelant qu’à ses débuts de danseur de hip hop « on parlait d’une danse qui n’allait pas durer. Trente ans après cette danse continue à oser, à prendre des risques ». L’hybridation, les dialogues entre danseurs de différents horizons, hip hop, contemporains, classiques, acrobates, entre musique et mouvements sont au cœur des recherches chorégraphiques de Mourad Merzouki. Kaléidoscope en est une démonstration saisissante avec, pour la première fois, l’irruption d’une soprano au port hiératique. Vêtue d’une longue robe rouge, Heather Newhouse se glisse avec grâce entre les danseuses et danseurs. Ses apparitions, les airs baroques qu’elle chante de sa voix aérienne confèrent à l’énergie de la danse un souffle de majesté. Et au registre baroque un vent de modernité.
Kaléidoscope, Mourad Merzouki. Opéra Berlioz / Le Corum Mercredi 2 juillet à 20h / Jeudi 3 juillet à 18h et 22h. Vendredi 4 juillet à 20h. Dans le cadre du festival Montpellier Danse.
Direction artistique et chorégraphie, Mourad Merzouki - Compagnie Käfig. Assisté de Kader Belmoktar et Marjorie Hannoteaux. Scénographie : Benjamin Lebreton - Lumières : Yoann Tivoli - Chanteuse soprano : Heather Newhouse. Avec les danseurs Soirmi Amada, Rémi Autechaud, Kader Belmoktar, Habib Bardou, Nedeleg Bardouil, Romain Boutet, Franck Caporate, Ethan Cazaux, Sabri Colin, Mathilde Devoghel, Théo Farjounel, Nathalie Fauquette, Marjorie Hannoteaux, Lisa Ingrand, Pauline Journé, Joel Luzolo, Camilla Melai, Mourad Merzouki, Mourad Messaoud, Tibault Miglietti, Chika Nakayama, James Onyechege, Mathilde Rispal, Wissam Seddiki, Yui Sugano.
