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Avignon Off : Nageuse de l’extrême, les défis de vie d’Élise Vigier

par Véronique Giraud
Léna Bokobza-Brunet incarne la championne Marion Joffle pour Nageuse de l'extrême Portrait d'une jeune femme givrée, pièce d'Élise Vigier. © Jacinthe Cappello
Léna Bokobza-Brunet incarne la championne Marion Joffle pour Nageuse de l'extrême Portrait d'une jeune femme givrée, pièce d'Élise Vigier. © Jacinthe Cappello
Nageuse de l'extrême Portrait d'une jeune femme givrée, pièce d'Élise Vigier. Avec Élise Vigieret Léna Bokobza-Brunet. © Jacinthe Cappello
Nageuse de l'extrême Portrait d'une jeune femme givrée, pièce d'Élise Vigier. Avec Élise Vigieret Léna Bokobza-Brunet. © Jacinthe Cappello
Arts vivants Théâtre Publié le 13/07/2025

Deux voix intérieures. Celle d’abord d’une nageuse de l’extrême qui s’apprête à traverser la Manche. Debout sur un rocher blanc, en maillot de bain noir et coiffée d’un bonnet et de lunettes de natation, elle est prête. Au fil de sa course on l’entend décrire les moments décisifs et les stratégies qui lui permettront de relever le défi de nager pendant plus de neuf heures dans une eau à -1°. L'envie est là, la joie de la victoire l’envahit. L’autre voix intérieure émerge parmi les spectateurs. C’est celle d’une femme assise dans la salle d’attente d’un hôpital au milieu d’autres femmes venues soigner un cancer. La voix décrit par le menu la prise en charge, la rage contre ce crabe qui dévore le corps encore et encore, la conscience aigüe de la fragilité de la vie, le déni du mal qui ronge, la fatalité.

 

La joie d'être vivantes. Les deux femmes ont en commun une exceptionnelle énergie, celle nécessaire pour devenir la meilleure, celle indispensable pour supporter les aléas de la maladie. L’entrainement physique et mental pour l’une, le suivi d'un « protocole » pour l’autre. L’une gagne la compétition, l’autre regagne la vie. La joie et la force de la nageuse, magnifiquement incarnée par Léna Bokobza-Brunet, sont contagieuses. Le désarroi d’Élise Vigier, qui joue sa propre expérience de vie, l’est aussi. Chacune est attentive à l'autre, à l'écoute de l'autre. Toutes deux partagent la joie d'être vivantes.

Alors que la comédienne et metteure en scène s’intéressait à Marion Joffle, alors qu'elle menait avec la championne de natation des entretiens qui deviendraient matière à théâtre, la récidive de son cancer du sein la conduisait à nouveau à l’hôpital pour subir le long traitement adapté. Ce concours de circonstance, cette conjugaison des expériences de l'endurance a décidé Élise Vigier à entreprendre cette première écriture dramaturgique.

La scène finale de Nageuse de l’extrême, portrait d'une jeune fille givrée, mêle les corps des deux protagonistes qui ne font plus qu’un dans l’eau. La grâce de leurs gestes, la légèreté de leur course nautique exprime, mieux encore que les mots, la beauté de la vie quand les forces s'unissent contre vents et marées.

 

Nageuse de l'extrême. Portrait d'une jeune femme givrée. Texte et mise en scène Elise Vigier. Avec Elise Vigier et Léna Bokobza-Brunet. Production Parmi Les Lucioles.
Du 5 au 24 juillet 2025, relâches les 11 et 18 juillet. Hors-les-murs | MAIF - Espace Étoile | Théâtre du Train Bleu. Départ à 14 heures.

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