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Avignon : Christoph Marthaler atteint « Le sommet » de l’absurde

par Véronique Giraud
Marthaler, dramaturgie Malte Ubenauf. © Christophe Raynaud de Lage - Festival d'Avignon
Marthaler, dramaturgie Malte Ubenauf. © Christophe Raynaud de Lage - Festival d'Avignon
LE SOMMET
Conception et mise en scene Christoph Marthaler
Avec Liliana Benini, Charlotte Clamens, Raphael Clamer, Federica Fracassi, Lukas Metzenbauer, Graham F. Valentine 
Dramaturgie Malte Ubenauf 
Scenographie Duri Bischoff
Costumes Sara Kittelmann
Maquillage et perruques Pia Norberg
Lumiere Laurent Junod
Son Charlotte Constant
Collaboration a la dramaturgie Eric Vautrin
Assistanat a la mise en scene Giulia Rumasuglia
Repetiteurs musicaux Bendix Dethleffsen, Dominique Tille
Stagiaire a la mise en scene Louis Rebetez
LE SOMMET Conception et mise en scene Christoph Marthaler Avec Liliana Benini, Charlotte Clamens, Raphael Clamer, Federica Fracassi, Lukas Metzenbauer, Graham F. Valentine Dramaturgie Malte Ubenauf Scenographie Duri Bischoff Costumes Sara Kittelmann Maquillage et perruques Pia Norberg Lumiere Laurent Junod Son Charlotte Constant Collaboration a la dramaturgie Eric Vautrin Assistanat a la mise en scene Giulia Rumasuglia Repetiteurs musicaux Bendix Dethleffsen, Dominique Tille Stagiaire a la mise en scene Louis Rebetez
Arts vivants Théâtre Publié le 19/07/2025
Tandis que ceux des glaciers ont tendance à diminuer en raison du réchauffement climatique, des sommets sont organisés partout dans le monde pour décider de l’avenir des peuples et de la planète. Ce sont ces derniers qui ont inspiré le metteur en scène Christoph Marthaler et le dramaturge Malte Ubenauf. Leur création, Le sommet, est présentée à Avignon.

Dans un chalet, au sommet d’une montagne qui d’ailleurs transperce le sol, un homme dort près d’un accordéon. Le processus créatif du duo germano-suisse Christoph Marthaler et Malte Ubenauf est de mettre au même niveau la musique et les dialogues. Du vocable "sommet", qui n'a pas la même signification d'un pays à un autre, les deux compères et leurs comédiens tirent toutes les cordes visuelles et sémantiques, du double sens au non sens, pour donner une comédie moqueuse et jubilatoire.

Les cinq autres personnages qui parviendront au chalet sont tous vêtus de costumes traditionnels des montagnes autrichiennes, prêts à l’escalade. Portant avec sérieux chapeau, foulard, pantalon de peau, veste à col haut, chaussures de randonnée. Ils arrivent tour à tour, avec leur instrument, par un monte-charge qu’est chargé d’ouvrir le jeune accordéoniste. On découvre peu à peu qu’ils ne parlent pas la même langue, mais partagent des chants qui les rendent joyeux ou cérémonieux. Telles des marionnettes, ils exécutent une gestuelle très chorégraphiée, rythmée, lorsqu’ils dégustent un en-cas qu’on leur a distribué ou qu’ils ouvrent et compulsent des classeurs où des écrits incompréhensibles leur tirent des « yes, ya, da, nein », no, puis des « aber, mais, but ». Ce moment irrésistible à la fois de drôlerie et d’ironie ne durera pas longtemps, mais fait habilement douter du succès de ce rassemblement au sommet.

 

Un rire salvateur. Ce huis clos dans une petite maison en bois, qu’aucune fenêtre n’ouvre au monde, laisse uniquement échapper l’indifférence à l’autre, l’incompréhension de son langage, l’entendement qui va de soi, l’ambigüité qui interroge. Seul l’absurde, manié avec brio et inventivité, vient au secours de cette rencontre entre Européens. Et le talent de comédiens dont on reconnaît d’emblée qu’ils sont anglais, allemand, française, italienne…

Le sentiment que tout finalement reste à la surface est inconfortable, mais un rire salvateur fait oublier l’essentiel, et cela n’est pas si fréquent sur les scènes d’Europe.

Dans la présentation du Sommet, Christoph Marthaler rappelle que « le point de départ de ce spectacle est la proposition d’une production entre la Suisse (Vidy-Lausanne), l’Italie (Piccolo Teatro) et la France (MC93), avec des interprètes de différents pays européens parlant des langues différentes – le français, l’italien, l’allemand, l’autrichien et l’anglais (d’Écosse)  – et sans langue vraiment commune. Déjà sur le papier, avant toute répétition, ce projet était une rencontre au sommet, de part et d’autre des Alpes ! »

 

Le sommet. Conception et mise en scène Christoph Marthaler. Dramaturgie Malte Ubenauf. Avec Liliana Benini, Charlotte Clamens, Raphael Clamer, Federica Fracassi, Lukas Metzenbauer, Graham F. Valentine. Les 12, 13, 14, 16 et 17 juillet à 13h à La Fabrica. Deuxième séance à 20h le 17 juillet. Création Festival d'Avignon.

En tournée du 3 au 9 octobre à la MC93 de Bobigny, du 7 au 12 novembre au Théâtre National Populaire de Villeurbanne, du 18 au 20 novembre à Bonlieu - Scène nationale d’Annecy, du 3 au 5 décembre au TnBA - Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, les 10 et 11 décembre Les Gémeaux - Scène nationale de Sceaux, du 20 au 22 janvier 2026 Les 2 Scènes - Scène nationale de Besançon, les 29 et 30 janvier aux Théâtres de la Ville de Luxembourg, les 12 et 13 février au Maillon Théâtre de Strasbourg, Scène européenne, les 11 et 12 mars à Malraux, Scène nationale Chambéry Savoie, les 20 et 21 mars à La Filature, Scène nationale de Mulhouse, en coréalisation avec le Théâtre du Jura.

 

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