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Bussang fête les 130 ans du Théâtre du peuple

par Véronique Giraud
L'été au Théâtre du peuple à Bussang © Rivaud-NAJA
L'été au Théâtre du peuple à Bussang © Rivaud-NAJA
Arts vivants Théâtre Publié le 28/07/2025
Pour son 130e anniversaire, le Théâtre du peuple de Bussang propose deux créations, un feuilleton théâtral retraçant l’histoire de ce théâtre singulier, un concert de fin de saison, et ses fameuses Journées du matrimoine. Le Roi nu du Russe Evgueni Schwartz ouvrira le bal dans une mise en scène de Sylvain Maurice, suivi de Je suis la Bête d’Anne Sibran, mise en scène par la directrice du lieu, Julie Delille.

Le petit village des Vosges fêtera jusqu’au 14 septembre les 130 années du plus ancien festival de France. C’est en effet en 1895 qu’un couple d’artistes, Maurice Pottecher et sa femme, l’actrice Camille de Saint-Maurice (que tant d’années ont effacé au profit de son seul époux), a lancé cette manifestation inédite. À l’époque, les initiatives de théâtre populaire parsèment l’Hexagone, mais seule celle de Bussang résistera au temps.

Auteur à succès, Maurice Pottecher quitte la capitale à la fin du XIXe siècle pour retourner dans son village natal, Bussang, pas loin de la source de la Moselle. Sa famille y est bien implantée. Son frère est maire de la commune et son père, Benjamin, patron de l’usine de couverts proche des mines de plomb et de cuivre qui animent la vallée. La préoccupation sociale de la famille est actée : Benjamin est un des premiers patrons français à appliquer la journée de travail de huit heures, Maurice est un « écrivain du peuple ».

 

Les 130 ans de Bussang. Le « Théâtre par l’art, pour l’humanité », comme le proclame toujours son fronton, est un lieu exceptionnel grâce aux équipes successives très motivées qui l’ont dirigé, et par son cadre. La quiétude des Vosges bien sûr, mais surtout une ancienne grange aménagée en salle de spectacles dont le fond de scène s'ouvre directement sur la forêt. Une seconde salle viendra la compléter.

Traditionnellement, deux pièces sont données en alternance durant les mois d’été, mais pour ce Jubilé 2025, la programmation s’est enrichie. Y sera créé jusqu’au 30 août Le Roi nu du Russe Evgueni Schwartz, une pièce écrite en 1934 à partir de trois contes d’Andersen qui dénonce en fait, le plus adroitement possible pour passer à travers la censure, les dictatures de Staline et Hitler. Elle sera interdite par le régime soviétique et jamais jouée du vivant de l’auteur. Elle connaîtra ensuite un succès mondial comme deux autres de ses pièces, L’Ombre et Le Dragon, récemment mise en scène par Thomas Jolly. Dans une traduction d’André Markowicz, qui a déjà transformé notre perception de Tchekhov, Sylvain Maurice en assure la mise en scène. Comme il est de coutume au Théâtre du peuple, amateurs et amatrices participent à la distribution.

 

Julie Delille crée Je suis la Bête. Seconde représentation, Je suis la Bête d’Anne Sibran, mise en scène par la directrice de Bussang, Julie Delille, qui jouera l’unique rôle. Reprenant le thème de l’enfant sauvage, la pièce est une véritable performance qui vivra à Bussang une interprétation particulière, et le public une immersion sensible dans la nuit des Vosges. Du 20 au 30 août, un feuilleton théâtral en six épisodes fera revivre l’histoire du Théâtre du peuple, avant le concert de fin de saison, le 30 août, confié à Julien Lepreux. À noter, le second week-end de septembre, les désormais traditionnelles Journées du Matrimoine qui célèbrent les figures féminines de Bussang.

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