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Julia Mourri : « il est important que les plus âgés se sentent utiles »

par Véronique Giraud
Julia Mourri © Oldyssey
Julia Mourri © Oldyssey
Hors-Champs Société Publié le 22/01/2025
La journaliste et vidéaste Julia Mourri revient sur l'aventure de Oldyssey, qu'elle a cofondé avec Clément Boxebeld pour modifier notre perception de la vieillesse. Un projet généreux et intergénérationnel.

Quels enseignements retirez-vous personnellement de ces rencontres ? Ont-elles changé votre regard ?

En créant le projet Oldyssey, nous avions envie de changer le regard. En le menant, notre regard a changé. Nous avons pris conscience que nous avions souvent envie d’agir pour les plus âgés, avec beaucoup de bienveillance, et que la bienveillance prenait le pas sur le propre choix des personnes âgées. Nous l’avons réalisé pendant notre premier voyage, en découvrant tous ces projets qui valorisent leur rôle. Nous nous sommes rendu compte qu’il est très important que les plus âgés jusqu’au bout se sentent utiles. Souvent on veut les assister, or se sentir partie prenante de la communauté c’est favoriser l’épanouissement.

 

Vous voulez dire que le soin prime sur l’échange ?

Exactement. D’ailleurs, en rentrant nous avons essayé de développer des projets réalisés à l’étranger, en parallèle au média Oldyssey. Les joueuses de foot en France, c’est un projet qu’on a développé avec une résidence seniors. Aujourd’hui, une association s’est développée, « Les footeuses à tout âge ». L’idée est venue d’un projet que nous avons découvert en Afrique du Sud et dont nous avons réalisé « Mammy Foot », un documentaire de 52 mn qui relate la rencontre entre les joueuses d’Afrique du Sud et des joueuses françaises à l’occasion de la Coupe du Monde.

 

Comment donner aux plus âgés le sentiment de leur utilité ?

Actuellement, Clément travaille avec une autre équipe sur le projet ShareAmi, qui vise à mettre en relation des jeunes qui apprennent les français avec des personnes âgées qui habitent en France. C’est un projet qu’on a découvert au Brésil, il met en relation des jeunes qui apprennent l’anglais avec des personnes âgées. Les deux parties étaient gagnantes parce que les jeunes avaient vraiment envie de progresser dans la pratique de l’anglais, et les personnes âgées en Ehpad, en résidence, ou seules chez elles, avaient du temps à leur donner et se sentaient très utiles.

Pendant le premier confinement, nos tournages étant annulés, on a eu envie de tenter de développer ce projet en France. C’est un projet qui fonctionne très bien à distance, les jeunes sont partout dans le monde. Nous l’avons testé en contactant des personnes que nous connaissions et en démarchant des universités à l’étranger où des étudiants apprennent le français. Il y a eu un effet boule de neige des étudiants en communiquant entre eux et aujourd’hui mille étudiants de 150 pays sont inscrits. Nous établissons des partenariats avec les Carsat pour faire connaître le programme et qu’ils le rendent accessible aux seniors.

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