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Mot de passe oublié ?Depuis plusieurs mois, la presse rapporte chaque matin la pluie d’obus et de drones qui s’est abattue sur les villes et les villages d’Ukraine. On suit avec attention les tergiversations de Donald Trump, les sanctions décidées par les Européens, la détermination du président Zelensky. Mais peu de reportages sur la vie quotidienne en temps de guerre, la peur, les approvisionnements, la santé… Et l’école. Cette dernière fait l’objet d’un documentaire actuellement sur les écrans. Premières classes est le résultat de plus d’un an passé à filmer dans les classes et les écoles. D’avril 2023 à juin 2024, Kateryna Gornostai s’est attachée aux élèves et aux enseignants, de la maternelle à la fin du secondaire, sans intervenir ni choisir de personnages principaux dont elle suivrait la vie ou l’évolution. Son documentaire préfère montrer la diversité d’un pays et celle des personnes rencontrées, la difficulté qu’il y a à enseigner, les cours donnés en distanciel, les établissements touchés par les bombes et les interruptions conséquentes de scolarité pour la plus grande colère des parents.
Si la réalisatrice ukrainienne montre la vie de tous les jours, avec ses rires, ses tensions familiales et professionnelles, ses moments forts comme la préparation de la cérémonie de fin d’année, elle n’a pas besoin de dramatiser la situation. Les photos des pères partis sur le front, les sirènes alertant de descendre aux abris, les drapeaux et les chants patriotiques, les périodes rares de découragement alternant avec celles nombreuses de résilience, le trouble des enfants ou le maniement des armes pour les plus âgés rappellent que le pays est en guerre et qu’à tout moment le pire peut tomber du ciel.