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Mot de passe oublié ?La 47e édition de Cinemed s’est achevée. Dans la prestigieuse salle Berlioz de l’opéra Corum, le public a assisté à la remise des prix décernés par différents jurys avant de découvrir en avant-première Romeria, de la réalisatrice catalane Carla Simón.
Les organisateurs, les jurys, les cinéastes lauréats, les bénévoles qui, du 17 au 25 octobre, ont contribué au succès de Cinemed, se sont joints au public dans la salle Berlioz de l’opéra Corum pour la soirée de clôture. Ce moment ne résume pas à lui seul la grande diversité des plus de trois cents longs métrages de fiction, documentaires et courts métrages projetés, mais il permet de mesurer comment un festival de cinéma peut agir pour accompagner et encourager les réalisatrices et réalisateurs. Pour certains c’est une première œuvre qui a été sélectionnée, pour d’autres le festival aura été le moment d’une première en France. Certains ont déjà leur distributeur, d’autres ne l’ont pas encore. Une fois le tournage et le montage achevés, il s’agit que le film soit vu du public, et des professionnels. Le bouche à oreille et l’intérêt des diffuseurs commence souvent par un festival. Prix et mentions ajoutent à l’espoir.
Le grand prix. À Montpellier, le grand prix s’appelle l’Antigone d’or. Doté par la métropole de 15 000 euros, son jury a été présidé cette année par la comédienne Ariane Ascaride. Elle était accompagnée par Isabelle Danel, critique de cinéma, de Camille Japy, réalisatrice et comédienne, d’Olivier Loustau, comédien et réalisateur, et de Thomas Sotinel, journaliste. Sur la scène de l’opéra, après avoir attribué une mention spéciale à l’actrice Carmen Maura, que le public a pu voir jouer dans Rue Málaga de Maryam Touzani (France/Espagne/Maroc/Allemagne/Belgique, 2025), Ariana Ascaride a annoncé que le grand prix était attribué au film de Alauda Ruiz de Azúa (Espagne/France, 2025), Les dimanches (Los Domenicos).
Le prix de la critique a été décerné à La voix de Hind Rajab (Tunisie/France, 2025), le film de Kaouther Ben Hania qui a enthousiasmé et bouleversé le public du festival.
Les deux réalisatrices n’étaient pas présentes, mais chacune avait enregistré une vidéo de remerciement projetée sur grand écran.
Les courts métrages. Le grand prix du court métrage de Montpellier Méditerranée Métropole a été attribué à Tapete Vuador (2025) du réalisateur portugais Justin Amorim. Le jury était composé d’Angèle Paulino (programmatrice France TV5 Monde), de Tahar Zoulikha (poétesse et réalisatrice) et de Simon Apostolou (ingénieur du son-mixeur).
Le diable et la bicyclette, de Sharon Akim (France/Liban, 2025), a reçu une mention.
Madame Faiza et Dr Love (France, 2025) de Anissa Daoud, a été récompensé par le prix du public.
Le jeune public a remis son prix à Sous les ruines (France, 2025), premier long métrage que Nadhir Bouslama a réalisé à sa sortie de la Femis, et décerné une mention à Nul Homme n’est une île (France, 2025) de Khalil Cherti.
Canal+ a décerné son Prix à la réalisatrice Lili Koss dont elle a acheté Erashead dans un filet à provisions (Bulgarie, 2025) pour être diffusé sur la chaîne cryptée.
Si les longs métrages ont la chance de pouvoir être diffusés dans une salle de cinéma, la diffusion des courts métrages est plus problématique. Au total, quelque 27 courts métrages en compétition ont été projetés pendant le festival, et deux panoramas ont permis de découvrir ceux de 10 cinéastes syriens.
Les documentaires. Le jury de la section documentaires, composé de Line Peyron (codirectrice artistique chez Tënk), Laure Portier (réalisatrice) et Christian Eid (producteur), a visionné les huit films en compétition et primé celui de Kamal Aljafari, With Hasan in Gaza (Palestine/Allemagne/France/Qatar, 2025), et donné une mention à Do You Love Me, de Lana Daher (France/Liban/Allemagne/Qatar, 2025).
Les documentaires ont gagné leur place dans les salles noires, les chaines de télévisions et les plateformes en diffusent de plus en plus. C’est qu’ils offrent une vision du réel sublimée par un cinéaste, dont la narration longue s’empare de sujets brûlants, les terrains de guerre comme l’intime, le sociétal comme le fait divers. Mobilisant à la fois la sensibilité et le jugement du spectateur, les documentaires cinématographiques sont souvent plus percutants et plus complets qu’une information noyée dans la déflagration quotidienne de nouvelles.
Les aides au développement. Parmi les projets de films présentés aux jurys, plusieurs ont reçus des dotations encourageantes. Ainsi, les bourses d’aide au développement pour des projets de longs métrages de fiction. En 2025, 13 projets internationaux de longs métrages de fiction en développement en provenance de 12 pays méditerranéens ont été sélectionnés. Parmi eux, cinq films ont été choisis : Un monde fragile et merveilleux (Liban/États-Unis/Allemagne/Arabie saoudite/Qatar) de Cyril Aris, Le Pays d’Arto (France/Arménie) de Tamara Stepanyan, Little Trouble Girl (Slovénie/Italie/Croatie/Serbie) d'Urska Djukic, Aisha ne s'envolera plus (Égypte) de Morad Mostafa et, dans la section autour du cinéma syrien, Le Retour (France/Allemagne/Qatar) de Meyar Al-Roumi. Les dotations, du CNC - Centre national du Cinéma et de l’image animée (8 000 €), de Saraband en prestations de post-production son dans le cadre d'une post-production son complète (7 000 €), et de TITRAFILM en prestations de services dans le cadre de la post-production (2 500 €) ont été attribuées à Parloirs Sauvages, un projet de Jennifer Fanjeaux et Margaux Rivière - Été Caniculaire (France). Le jury était composé de Catherine Bizern (Directrice artistique du CÉCI Moulin d'Andé), Marianne Dumoulin (productrice, JBA Productions), Dominique Welinski (productrice, DW) et Thomas Pibarot (producteur).
Une autre bourse, celle-ci dotée de 4 000 € par la Région Occitanie / Pyrénées – Méditerranée, de 3 500 € en prestations de service dans le cadre d'une post-production image complète dotés par Studio Phare, et de 3 500 € en prestations de post-production son dans le cadre d'une post-production son complète dotés par Cercle Rouge Productions
a été attribuée au projet La disciple du Cheikh de Areej Mahmoud (Liban) et Raja Zgheib - Studio Humbaba (Liban).
Enfin, une résidence d’écriture a été offerte par le Centre des écritures cinématographiques du Moulin d’Andé au projet La dilemme des anguilles de Elena Molina et Montse Pujol-Solà - Guspira Films (Espagne).
Du court au long. L’initiative encourage de jeunes réalisateurs au courts métrages prometteurs en leur accordant une résidence d’écriture pour leur premier projet de long métrage de fiction. Le jury de cette édition, composé de Magalie Armand (CÉCI-Moulin d'Andé), Léa Colin (accompagnement à la création), Valérie Leroy (scénariste, réalisatrice), Olivier Chantriaux (Président Méditalents), a sélectionné trois projets : Les choses qu’on ne dit pas de Nadhir Bouslama (Tunisie), à Mario de Lili Koss (Bulgarie), et à The Shit You Know Is Better Than The Shit You Don’t Know de Samir Syriani (Liban).
L'ensemble des lauréats présents à Montpellier, des membres du jury et des organisateurs du festival se sont retrouvés sur la scène de l'opéra Corum, offrant une image joyeuse du cinéma d'aujourd'hui. Un moment de célébration et de fête, malgré la baisse de fréquentation des cinémas désertés par les plus jeunes.