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La Fiesta des suds célèbre les musiques actuelles en pleine transition

par Pierre Magnetto
Morcheeba, son titre
Morcheeba, son titre "Call for love", issu de l’album « Escape the Chaos », sonne comme un écho de la transition que vit la Fiesta. © DR
La Fiesta des minots, un événement familial ouvert à tous les dimanche 12 octobre. © Erioto
La Fiesta des minots, un événement familial ouvert à tous les dimanche 12 octobre. © Erioto
Musique du monde Publié le 12/09/2025
Pour sa 34e édition, la Fiesta des suds à Marseille reste fidèle à sa ligne artistique qui met à l’honneur les musiques actuelles et les valeurs de la fête et du partage. Pour autant, après avoir été chassée du Dock des suds en mars elle doit revoir ses modèles d’organisation et de financement.

C’est dans le cadre du Sky center, au tout dernier étage de la tour La Marseillaise à Marseille que l’équipe de la Fiesta des suds a voulu présenter le mardi 9 septembre la programmation de sa 34e édition qui se déroulera du 9 au 12 octobre sur l’esplanade du J4, ou esplanade Gisèle Halimi. Du haut de la tour le regard porte à 360° sur la ville et la rade de la cité phocéenne, un spectacle panoramique mais surtout un point de vue immédiat situé à l’aplomb d’Euroméditerranée, le quartier constituant anciennement l’arrière-port de commerce faisant l’objet depuis plus de 30 ans d’une vaste opération de rénovation urbaine. Car juste au pied de la tour, semblant écrasé par les immeubles environnant, trône toujours le fameux et vieux hangar qui, il y a quelques mois encore, abritait le siège de Latinissimo l’association créatrice de la Fiesta des suds et du marché international de musiques du monde Babel Music XP.  Une fermeture fêtée comme il se doit le 31 mars. Mais à l’heure d’annoncer le programme 2025 le temps de l’émotion est passé. « On a vécu beaucoup de péripéties cette année avec notre déménagement du Dock des suds, nous avons repris notre chemin, nous poursuivons la route pour de nouvelles aventures. On se remet en mouvement, on est toujours là et on insiste », déclarait Nathalie Solia, la directrice du festival en préambule.

L’amour en partage Côté programmation, le festival reste fidèle à sa ligne artistique, proposant un joyeux combo de musiques actuelles : électro pop, hip-hop, musiques fusion rock, reggae, afro, zouk, samba… une trentaine d’artistes au programme, sur 2 scènes, avec l’ouverture d’un nouveau lieu, le Club Major pour accueillir notamment la Fiesta des minots le dimanche, événement familial entièrement gratuit organisé en partenariat avec la ville de Marseille. Cette année, les locomotives de la Fiesta des suds ont pour nom Morcheeba, Dabeull, Keziah Jones, Youssoupha, Kassav' et Groundation. Mais comme on l’a dit, la programmation est beaucoup plus vaste. Évidemment, il y a aussi les incontournables, avec la Bodega, le repère des fêtards du bout de la nuit, et avec la présence de la Banda des docks, omniprésente sur tout le périmètre. Pour Frédéric André, responsable de la programmation cette dernière suit un fil rouge résumé en un mot : « l’amour ». Là aussi tout est dans le symbole : « le premier morceau qu’on m’a envoyé était "Call for love", issu de l’album « Escape the Chaos », de Morcheeba » confie-t-il. Un appel à l’amour dans un contexte de turbulences, ça ressemble un peu à ce que vivent les équipes de Latinissimo depuis quelques mois mais toujours avec cette seule idée en tête, « partager des émotions avec le maximum de gens ».

Une édition sans filets Cette année, la Fiesta connait une nouvelle édition pour la première fois sans filets. Bien sûr par le passé elle a traversé pas mal de péripéties, mais l’expulsion des docks remet en cause son modèle économique. Le vieux hangar avec ses salles et multiples recoins servait de repli si sur le J4 occupé depuis 8 ans la météo s’avérait peu clémente et inappropriée à des spectacles de plein air. Mais surtout, les événements privés qui y étaient organisés tout au long de l’année permettaient d’engranger de la trésorerie, apportant les financements nécessaires à la Fiesta en temps et en heure dans l’attente des recettes générées sur l’événement et des financements publics qui parfois mettent un certain temps avant d’arriver en caisse. Il est clair qu’une météo défavorable, qui freinerait la participation du public serait du plus mauvais effet. Nathalie Solia en a pleinement conscience : « le risque est lié à la météo, aux aléas climatiques, au fait que toute la programmation soit concentrée sur un temps très court. Donc, il faut qu'on arrive à faire vivre la Fiesta de manière un peu différente. Dans le format actuel si on fait une mauvaise journée ou un mauvais festival nous n’avons aucun moyen de se rattraper ».

Faire évoluer le modèle économique et rester fidèle à la ligne artistique On l’aura compris, ça cogite ferme chez Latissimo et à la Fiesta. La réflexion est bien sûr engagée mais, prévient la directrice, « nous sommes en plein travail et je ne peux rien annoncer pour l’instant mais si on ne peut pas continuer la Fiesta dans sa formule actuelle, notre projet est de pouvoir continuer à l’organiser au service du plus grand nombre, de continuer d’accueillir des artistes de la diversité, de soutenir la création tout en faisant en sorte d’être le plus autonome possible sans perdre de vue que nous avons besoin de continuer à être aidé par les subventions publiques ». Se produire dans d’autres salles de la ville, étendre la programmation sur un plus grand nombre de jours, travailler à l’hybridation de financements public-privé, à l’élargissement des recettes propres tout en maintenant une politique tarifaire accessible. Ce ne sont pas les pistes qui manquent, le travail non plus.

Fiesta des suds, du 9 au 12 octobre, esplanade Gisèle Halimi, Marseille

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