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Mot de passe oublié ?Artiste, auteur, metteur en scène, Bernard Kudlak a rêvé dans les années 80 d’un autre cirque. Quarante ans plus tard, il résume en quelques mots l’aventure du Cirque Plume : « Nous avons réalisé une vie d’art dont on nous disait qu’elle était impossible ». Jusqu’ici, dans les chapiteaux, se succédaient les numéros de clowns, d’acrobates, de dresseurs de fauves, de chevaux, d’éléphants. On savait à quoi s’en tenir quand arrivaient les caravanes. C’était sans compter sur la poésie et l’ingéniosité des neuf fondateurs qui ont « voulu mettre le cosmos sous chapiteau ». Et ils y sont arrivé ! Au fil du temps, d’abord à Besançon, puis dans les villes de l’Hexagone et ailleurs dans le monde, les spectacles du Cirque Plume ont attiré un public de plus en plus nombreux et des dizaines de photographes internationaux. Au fil des pages, leurs clichés font revivre les voyages, les créations, les coulisses de la compagnie. En noir et blanc et en couleurs, en argentique et en numérique, les photographes ont capté l’histoire et la magie d’un cirque inventé. Avec ses lumières, ses musiciens, ses costumes, ses accessoires, tous inattendus, Plume a conservé le chapiteau traditionnel pour encercler l’enchantement.
Le cirque Plume a humé l’air de son époque pour produire une esthétique inédite. L’air du temps qui passe, du temps qui froisse se sont infiltré dans les tableaux virtuoses composés par sa troupe. Dans un mouvement perpétuel, ce cirque a composé avec le réel et le rêve. Les mots et les pensées de son cofondateur Bernard Kudlak en témoignent dans ce grand livre des 40 ans qui se veut fidèle à son essence, à ses croyances, à son désir intense de fête.
Tout commence en musique, quatre des fondateurs font partie d’une fanfare, les cinq autres participent au sein d’autres compagnies. En 1977, à Besançon, naissent des spectacles de rue qui mêlent déjà musique, techniques de cirque, théâtre, danse. En 1980 tous les futurs fondateurs participent au festival jurassien, La falaise des fous. En 1983, les neuf saltimbanques se produisent en fanfare dans les fêtes populaires. Puis le succès du spectacle Amour, jonglage et falbalas, donné sous chapiteau, encourage la troupe. Un chapiteau d’occasion « un peu pourri et pas cher » est acheté en 1984, le nom du cirque est trouvé, ce sera Plume, il va prendre la route avec un mot d’ordre « Faire d’abord », la critique esthétique viendra après.
Le cirque Plume a écrit tant de poèmes visuels, mis au point tant d’images en mouvement, composé tant de musiques qui ont nourri l’imaginaire de son public. Avec lui, le spectacle sous chapiteau a rejoint l’éternité, reliant les corps aux œuvres d’art, vouant un culte aux désordres de la vie, donné à l’art circassien son élan vital, et à la vie de troupe le souffle du collectif.
368 pages (417 photos, 27 images, dessins et autres visuels, et les textes fondateurs de la compagnie ne suffisent sans doute pas à contenir l’énergie folle du Cirque Plume, dans la rue et sous chapiteau, mais elles préservent le souvenir d’une aventure longue et peu commune qui aura inspiré et encouragé la créativité des circassiens.
Le Grand Livre des 40 ans du Cirque Plume est en librairie.