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Mot de passe oublié ?Équerre d’Argent 2025 : l’école, bon élève de l’architecture
Les occasions de parler de l’école en termes de mieux vivre et d'apprendre ensemble, de réponse aux exigences environnementales, ne sont pas fréquentes. Le projet architectural du groupe scolaire Simon-Veil, à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), en donne l’opportunité puisqu’il s’est offert un bel éclairage en recevant le 24 novembre l’Équerre d’Argent, dans la catégorie Culture, Jeunesse et Sport, prix de la revue Le Moniteur. À travers cette récompense, le jury a souhaité distinguer une alliance particulièrement fructueuse entre la maîtrise d’ouvrage de la ville de Tremblay-en-France et les architectes de l’agence Gaëtan Le Penhuel et associés, qui a permis d’aller assez loin dans la réinvention des manières d’enseigner, d’apprendre, et plus généralement de vivre dans un établissement scolaire. « Dès le départ, nous avons concerté tous les futurs utilisateurs : Éducation nationale, enseignants, ATSEM, animateurs, restauration. Une école faite avec celles et ceux qui la vivront », rappelle Philippe Bruscolini, adjoint au maire délégué à l’Enseignement. Le projet s’inscrit dans le cadre d’un appel à projet lancé par l’académie de Créteil auprès des enseignants pour « penser l’école autrement ». Un programme encouragé par un relatif assouplissement des normes de conception en la matière.
Sans en faire une spécialisation, l’agence Gaëtan Le Penhuel et associés a à son actif plusieurs réalisations de collèges et de groupe scolaires innovants. Pour Tremblay en France, il s’agissait de construire « un groupe scolaire à pédagogie innovante et une halle sportive mutualisée avec la ville ». Aujourd’hui, les classes modulables s’ouvrent sur des îlots de végétation, des alcôves comme des cabanes permettent de travailler en petits groupes, une cuisine pédagogique est en place, et le toit a été conçu pour y faire du sport ou apprendre à jardiner. Le tout au sein d’un bâtiment à énergie positive, construit à l’aide de matériaux biosourcés et géosourcés. Le jury a apprécié l’utilisation de matériaux naturels, murs de briques en terre crue, murs à ossature bois, pierres porteuses en façade provenant de Bonneuil-en-Valois, à une cinquantaine de kilomètres de là. 210 panneaux solaires sur le toit, ventilation double flux, isolation en laine de bois, toitures végétalisées, éclairage LED… « Le bâtiment produira plus d’énergie qu’il n’en consommera, et le surplus sera réinjecté dans le réseau pour alimenter nos propres équipements autour », est-il détaillé par la ville.
Un exemple encourageant de l'innovation de l'architecture quand maître d'ouvrage, maître d'œuvre et utilisateurs se concertent pour repenser l'école.
