Vous n'avez pas de compte ? Enregistrez-vous
Mot de passe oublié ?Un centre d’art sur la thématique de l’alimentation, pourquoi ce parti pris ?
La thématique de l’alimentation est devenue quelque chose d’important dans le champ de la création contemporaine puisqu’elle touche à des questions éthiques, écologiques, économiques, à des questions esthétiques, plastiques. La manière d’entrer dans cette thématique est très vaste. Beaucoup d’artistes s’y intéressent car c’est vraiment un sujet de société sensible. L’ensemble des artistes et designers que j’invite viennent réaliser des créations sur place sur l’alimentation. Sachant qu’elle est entendue de manière très large, ça peut aussi bien être des questions liées au paysage agricole par exemple, que d'autres liées à la production culinaire. Actuellement, on a une exposition d’Olivier Vadrot qui a travaillé sur la création d’un four à pain avec des techniques de construction de briques en terre crue et cuite qui vont dans le sens d’une réhabilitation patrimoniale puisqu’on les trouve localement. Et puis, les autres centres d’art contemporain en France n’ayant pas de thématique, l’idée était aussi de donner une singularité à ce lieu.
La cuisine est un centre d’art et de design. Pourquoi design ?
A l’époque il n’y avait pas de centres d’art ouverts au design. Il s’agit pourtant d’un des champs des arts plastiques aujourd’hui reconnu par le ministère de la culture. Je souhaitais inscrire la notion de design dans une recherche artistique expérimentale, qui ne soit pas un design industriel. Le design fait de plus en plus partie du champ artistique avec des designers qui ont des démarches d’auteur, de recherche et de création.
Comment choisissez-vous les artistes que vous invitez ?
Le ministère de la culture nous demande de choisir des artistes qui viennent de différentes disciplines des arts plastiques, proposant des pratiques assez variées qui toutes s’inscrivent dans le champ de l’art contemporain. On doit inviter de jeunes artistes, des plus confirmés, français et étrangers. On nous demande d’être un peu des têtes chercheuses. Nous travaillons sur le thème de l’alimentation, mais je ne choisis pas forcément des artistes ayant déjà travaillé dans ce domaine ou qui en sont des spécialistes. Je suis plus attentive à la sensibilité de l'artiste, à la manière dont il va pouvoir investir son travail artistique dans la thématique. L’important est que les gens aient une démarche qui intègre des questions contextuelles, qu’ils aient envie de venir travailler ici et participer à la vie locale.