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AKAA porte l’art contemporain et le design d’Afrique à Paris

par Véronique Giraud
AKAA est la première foire internationale d'art contemporain et de design centrée sur l'Afrique programmée en France. DR
AKAA est la première foire internationale d'art contemporain et de design centrée sur l'Afrique programmée en France. DR
Arts visuels Arts plastiques Publié le 18/05/2016
La première édition d’AKKA (Also Now as Africa) s’installera au Carreau du Temple en novembre 2016. Cette foire internationale, créée par la franco-américaine Victoria Mann, devrait offrir une visibilité inédite en France aux artistes contemporains et designers africains ou inspirés par l’Afrique.

L’art contemporain africain attire de plus en plus les regards, les expositions et les collectionneurs. Les institutions, musées et fondations, ont une lecture beaucoup plus attentive et œuvrent à mettre en exergue ce pan de l’art. Beauté-Congo à la Fondation Cartier ou Lumières d’Afrique au Palais de Chaillot fin 2015 l'ont rendu plus visible. Artistes et designers africains sont encore peu présents dans les grandes foires internationales et, en matière de design africain, le marché n’existe pas encore. C’est pour encourager la tendance, et parce que ses études puis son parcours professionnel l'ont conduite sur la route de l’art africain, que Victoria Mann a créé AKAA, la première foire internationale d’art contemporain et de design inspirée par l’Afrique organisée en France. Initialement prévue en novembre 2015, la première édition a malheureusement dû être annulée en raison des attentats de Paris. Elle est reprogrammée cette année au Carreau du Temple, dans le très prisé quartier parisien du Marais, du 11 au 13 novembre. Les artistes vivant sur le continent africain n'y sont pas les seuls sélectionnés, ils sont aussi africains-américains, membres de la diaspora comme le plasticien camerounais Barthélémy Toguo, ou français comme le photographe Bernard Plossu.

 

Un projet commercial et culturel. Avec AKAA, Victoria Mann a voulu valoriser le travail d’artistes et de designers travaillant sur le prisme de l’Afrique. La jeune fondatrice est française et a vécu de nombreuses années aux Etats-Unis où, au cours de ses études, l’un de ses professeurs l’a initiée à l’art africain. De retour en France, elle a travaillé au Louvre où elle a fait un mémoire sur l’histoire, puis travaillé dans plusieurs musées et dans des galeries. L’envie d'un projet centré sur l’Afrique s’est imposée à elle il y a trois ans, lors d’un voyage à Dakar. Un projet à la fois commercial et culturel. La dimension commerciale de AKAA est signée par la présence des galeries internationales, 25 attendues cette année, sa dimension culturelle par les rencontres, conférences, des tables rondes, films et performances. Ces rencontres, orchestrées par la jeune directrice artistique de la foire, Salimata Diop, sont organisées avec des intervenants artistes et auteurs au cours de deux jours de forum.

 

Une aventure belle et fragile. Offrir une tribune aux artistes et designers africains pour exprimer leurs conditions de production et leur inspiration, c'est le credo d'AKAA. « En 2015, l’exposition sur l’art et le design que nous avions imaginé produire était entièrement financée par AKAA et par l’association NoBox que nous avons créée. Une campagne de crowfounding nous a permis de lever des fonds qui nous ont aidé à faire venir ces artistes et cette exposition. Elle n’a malheureusement pas pu avoir lieu en raison des attentats de novembre à Paris », rappelle Céline Melon, la responsable communication du projet. L’exposition 2016 aura la même logique, « un temps de réflexion et de débats à travers les rencontres, des espaces non profit co-produits par AKAA ou des partenaires financiers pour que les artistes présentent leurs travaux ». La programmation est effectuée par un comité de sélection qui a validé le 27 mai la candidature des galeries et les projets non profit que l’équipe AKAA a retenus.

AKKA est une histoire de famille, puisque Victoria travaille avec sa mère, et une petite équipe de six personnes qui partagent une appétence pour l’art contemporain. Victoria Mann les a embarquées dans son aventure, dans son savoir. Ensemble, elles ont beaucoup voyagé pendant un an et demi, rencontré des artistes, vu un grand nombre d’expositions, de l’Afrique du sud à la Biennale de Marrakesh. A la Biennale de Dakar, qui a débuté le 3 mai, AKKA a présenté deux expositions, l'une de Bruce Clarck, l'autre produite par Lagos photo festival. « C’est une belle aventure qui génère autant d’énergie que de freins pour développer un business modèle qui tienne la route, explique Céline Melon. Les galeries que nous réunissons sont plus fragiles, pour celles qui viennent de Lagos, du Maghreb ou d’Afrique du Sud, l’investissement est risqué. »

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