Vous n'avez pas de compte ? Enregistrez-vous
Mot de passe oublié ?Titre d'un article du grand leader noir Frederick Douglass, paru en juin 1881 dans The North American Review, l'expression The Color Line désigne la ségrégation des noirs apparue aux États-Unis après la fin de la guerre de Sécession en 1865. La ratification du 13e amendement de la constitution américaine abolissant l'esclavage a ouvert une nouvelle page de l'histoire politique, mais celle-ci ne se fermera qu'un siècle plus tard. Il aura fallu attendre une décision de la Cour suprême pour que la ségrégation soit officiellement jugée inconstitutionnelle, le 13 novembre 1956 et que, huit ans plus tard, en 1964, le président démocrate Lyndon Johnson signe la loi sur les droits civiques (Civil Rights act). Chez les artistes africains-américains, cette réalité insoutenable d'une « ligne de couleur » a gravé dans leur expression une frontière mentale et esthétique singulière. De leurs œuvres, bien peu sont arrivées jusqu'à nous et leurs auteurs nous sont encore inconnus. C'est l'immense intérêt de l'exposition que Daniel Soutif a conçue pour le musée du Quai Branly.
Rassemblant pour la première fois en France les grands noms d'artistes africains-américains, l'exposition The color line offre aussi le point de vue de ceux qui ont lutté contre cette « ligne de couleur » discriminatoire, pendant les longues années de la ségrégation raciale. Les principaux champs artistiques sont représentés - beaux-arts, littérature, cinéma, photographie... - à travers 600 œuvres et documents originaux qui forment un parcours chronologique, des premières luttes aux grands mouvements liés à la ségrégation jusqu'à l'héritage de ce combat des droits et des libertés.
The color Line, les artistes africains-américains et la ségrégation. Commissaire de l'exposition : Daniel Soutif. Jusqu'au 17 janvier 2017, Galerie Jardin du Quai Branly, Paris.