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2016, l’année Lupa

par Jacques Moulins
Krystian Lupa, debout durant une répétition en Lituanie de
Krystian Lupa, debout durant une répétition en Lituanie de "Place des Héros" de Thomas Bernhard. ©D. MATVEJEVAS
Arts vivants Théâtre Publié le 21/12/2016
Au théâtre Polski de Wroclaw, au Festival d'Avignon, à Barcelone ou au Festival d'Automne de Paris, Krystian Lupa a donné une nouvelle esthétique du théâtre, aussi rigoureux dans son travail, qu'en résonance avec un siècle où la raison ne fait plus la loi. Il a également publié, à la fin de cette année, une remarquable lettre aux acteurs.

L'année théâtrale en Europe restera marquée par la présence de Krystian Lupa qui développe avec constance et rigueur une nouvelle esthétique théâtrale, travaillée avec des troupes polonaise, lituanienne, catalane et bientôt chinoise.

Au Festival d'Avignon, après l'édition 2015 qui avait subjugué les spectateurs ayant assisté au formidable Des arbres à abattre, c'est avec Place des Héros que Lupa a montré sa maîtrise d'un art théâtral où ses créations apportent une nouveauté et une qualité de travail exceptionnelles.

A Barcelone où Lupa a créé en octobre au théâtre Lliure sa nouvelle pièce Avant la retraite, également tirée de l'œuvre de Thomas Bernhard. L'œuvre a été jouée par des artistes catalans.

A Paris où le metteur en scène a été salué d'un "portrait" que lui a dédié le Festival d'automne, programmant trois de ses pièces emblématiques, Déjeuner avec Wittgenstein, Des arbres à abattre et Place des Héros. Trois pièces adaptées de l'écrivain autrichien Thomas Bernhard, trois pièces où se lit l'inquiétude face au nationalisme et au conformisme. Le Festival d'Automne devrait consacrer un second "portrait" à Krystian Lupa en 2018.

Dans son pays, la Pologne, soumise à la pression d'un gouvernement nationaliste étriquée et dangereux, semblable dans son rapport à la culture aux décennies d'influences soviétiques, Krystian Lupa a également démontré que l'art ne s'arrête pas quand le rideau tombe sous peine de ne plus se relever. Alors que le pouvoir voulait imposer à la direction du prestigieux théâtre de Wroclaw un ami politique étranger au monde riche du théâtre polonais, Lupa a suspendu son travail sur Le Procès de Kafka et a mené avec les acteurs une opposition à la direction qui vient de licencier onze acteurs, dont trois jouent dans Des arbres à abattre.

2016 est également l'année où le metteur en scène a publié Utopia, lettre aux acteurs aux éditions Actes sud. La maison d'éditions avait déjà publié un entretien avec Lupa, mené par le journaliste Jean-Pierre Thibaudat. L'an prochain, c'est en Chine, avec une troupe chinoise, que travaillera Lupa sur un texte de l'écrivain Shi Tisheng.

 

Lupa en Avignon

Lupa au Festival d'Automne

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