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Mot de passe oublié ?Aurélien Lemonier est devenu en janvier 2017 le directeur du musée national de l'histoire de l'immigration. " Directeur préfigurateur, précise-t-il, puisque les cinq directions ont été reconfigurées. " Il résume en trois axes son champs d'action et de responsabilité. En premier lieu, l’axe patrimonial avec la constitution des collections et leur présentation dans les expositions permanentes, la programmation et la réalisation d'expositions temporaires, " avec une zone de contact avec le développement culturel, qui peut être prescripteur d’expositions temporaires " complète le nouveau directeur. Le deuxième axe est la production des ressources, à travers la médiathèque, la recherche, le service des éditions, celui de la pédagogie. Les réseaux sont un troisième axe essentiel. Ils sont constitués de l’héritage d’associations liées à un patrimoine culturel directement lié aux immigrés. Ce patrimoine singulier a ses origines dans la création même du musée. Il est conduit par Jean-Barthélémy Debooste qui, depuis des années, anime au sein du musée le réseau des associations en France. " Ce réseau est un vecteur clé, notamment pour la recherche sociologique, et aujourd’hui il faut passer à la phase B, qui est la question muséale : comment l’animation et la compréhension d’un réseau associatif permet de faire patrimoine", explique Aurélien Lemonier.
Le nouveau directeur veut considérer le musée comme un lieu d’hospitalité. Pour lui, tout l’enjeu est de faire collaborer les communautés, en tout cas de trouver des zones de contact. " Au musée, il y a classiquement deux communautés : celle des conservateurs, celle des chercheurs et des historiens. La troisième communauté ici est celle des associations. L’un des aspects de mon travail est de faire travailler ces trois communautés ensemble. Entre musée et réseau, on a besoin d’un système intermédiaire. À mon avis, il faut élaborer des méthodologies de type ethnographique. Et pour constituer cette collection ethnographique de façon pérenne, il faut se doter d'un comité scientifique d'experts pour mettre en place des méthodologies de collecte ".
Côté public, il s'agit d'élaborer un récit, fil conducteur de l’histoire qui fait l'objet du musée. Dans ce domaine là aussi, Aurélien Limonier veut revoir la copie : " Il nous faut un comité de travail, d’historiens et de curateurs. D’abord pour inventer les nouvelles modalités de muséographie, ensuite pour dire ce qu’est l’histoire de l’immigration en quinze dates, douze images, trois grands messages à porter dans leur scientificité historique par rapport à la question de l’immigration. De ce point de vue, la nouvelle histoire, comme celle conduite par Patrick Boucheron, est fascinante. On en est presque à une rupture épistémologique dont on doit pouvoir bénéficier au sein du musée. "