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Mot de passe oublié ?Nantes se développe de part et d’autre de son territoire, il ne manquait plus qu’à la métropole qu’un musée aux dimensions de sa collection et de son temps. C’est chose faite avec l’agrandissement de son musée, désormais adapté aux nouvelles pratiques du XXIe siècle. Et c’est un grand saut dans le temps qu’a accompli cette institution, née en 1801 à la demande de Napoléon 1er, qui avait choisi 15 villes françaises pour y répartir le butin des collections d’État. Enrichi en 1810 de la collection d’art italien de deux Nantais, les frères Cacault, le musée devient le plus riche de France en la matière. Très vite à l’étroit dans l’ancienne Halle aux toiles où elle a été installée, la collection est transférée en 1900 dans l’imposant Palais des Beaux-Arts et est augmentée au fil du temps d’œuvres couvrant huit siècles d’art occidental, jusqu’au début du XXe. En 2014, elle est rajeunie d’œuvres des années 60 grâce au prêt exceptionnel de l’artiste Jean-Jacques Lebel d’une partie de sa collection.
Symbole de cette conversion, le cube. Le monumental Palais des Beaux-Arts s’affiche désormais aux côtés d’une architecture à la simplicité résolument contemporaine, conçue par le cabinet britannique Stanton Williams. Nommée le « cube », l’extension, en partie recouverte de feuilles de marbre translucides, ajoute un autre sens à la notion de musée d’art. Ses 2000 m2 sont destinés exclusivement à l’art contemporain. Toutefois, il ne faudrait pas imaginer que classique et contemporain vivent ici séparément. Des œuvres du XXIe cohabitent avec les toiles classiques, instaurant un dialogue esthétique par-delà le temps.
Un lieu de diffusion artistique ne s’imagine plus sans lui associer la dimension d’expérimentation. C’est la raison d’être de l’auditorium creusé sous le Patio pour accueillir les performances et les créations in situ. La librairie-boutique et le Café du musée, dont les fourneaux sont orchestrée par le chef étoilé Éric Guérin, expriment eux combien le musée est devenu un lieu de rendez-vous comme un autre et de plaisirs.
Les 23, 24 et 25 juin, de nombreux artistes offriront des prestations qui ancreront la pluridisciplinarité de la création tout en révélant les richesses culturelles de la ville. Le Centre chorégraphique national de Nantes, des musiciens virtuoses, l’insolite collectif BIM, comme l’œuvre collaborative De l’air, de la Lumière et du Temps, que l’artiste autrichienne Susanne Fritscher a installée sous l’élégante verrière du patio immaculé. Le chorégraphe nantais David Rolland s’est lui penché sur la file d’attente à l’extérieur du musée et a conçu le dispositif Wait and see qui permet, casque sur les oreilles, de patienter sur le parvis du musée en écoutant le lieu raconter sa nouveauté. Et pour prouver que la nouvelle institution a bien compris le monde dans lequel elle émerge, le public sera invité à publier sur Instagram un selfie au musée et peut-être gagner des cadeaux…