Lisa Immordino Vreeland a eu une belle idée de réaliser un film sur cette femme extraordinaire. Il y a en effet peu de chance de croiser une telle personnalité aujourd'hui, dont la crudité des propos faisaient fuir une Amérique puritaine. L'entendre parler a un effet rafraîchissant en cet été caniculaire, un effet délicieusement subversif dans un milieu de l'art si policé. La riche héritière désintéressée, pour qui l'art et les artistes étaient ce qui lui importait le plus, n'a pas sa place dans l'univers impitoyable de la spéculation. Insatiable d'amants et d'œuvres d'art, Peggy Guggenheim aimait rien moins que s'aventurer en dehors des sentiers battus par ses contemporains. Passer 96 mn avec elle fait voyager dans une généreuse excentricité, une marginalité assumée, et fait traverser une des belles pages des débuts de l'art du XXe siècle, bien avant que ses créations ne perdent leur virulence pour les collectionneurs.
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