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« L’avenir » de Clément Bondu : ville morte, Europe aux yeux tristes

par Véronique Giraud
Clement Bondu L'AVENIR © Matthieu Edet
Clement Bondu L'AVENIR © Matthieu Edet
Arts vivants Performance Publié le 05/10/2018
De son poème triste L'avenir, Clément Bondu fait palpiter les mots, la musique, la brume et les images d'une fin à venir. Celle de l'Europe, celle du vivant. Esseulés, ses " Nouveaux Tsiganes" évoquent avec ironie l'errance annoncée. Il faut écouter et voir ce poème d'un jeune homme qui fait de l'espérance un souvenir amer. Jusqu'au 12 octobre aux Plateaux Sauvages à Paris.

Au sol, dans une brume dorée, trois écrans éclairent en noir et blanc de leurs mouvements oscillatoires. Offrant leurs reflets à la pénombre, gisent dans le sable noir des bouteilles en plastique. Dans cet environnement de fin du monde, deux musiciens se propulsent de part et d’autre de la scène. Au centre apparaît le visage éclairé de Clément Bondu, son jeune corps longiligne se fondant dans l’épaisseur de la lumière. De ses mots chuchotés, scandés, incarnés, le poète fait se profiler une Europe anéantie d’où émergent les « Nouveaux Tsiganes », condamnés à une déambulation infinie. On entend « le début de l’exode urbain la nouvelle transhumance de l’humanité » sinuant dans des paysages anéantis sans doute par une catastrophe climatique. Figurant l'impression de cet abandon, des images en noir et blanc défilent lentement sur les écrans. Au fil du poème, depuis la mystérieuse chambre 411 surgit la nostalgie d’un passé révolu, l'évocation d’un vivant anéanti.

Le poème aurait pu s’intituler Les désastres, en référence à ceux dessinés par Goya. Clément Bondu l’a nommé L’avenir, assumant l’annonce d’une sinistre prophétie, accompagné sur scène par la musique électronique de Yann Sandeau et Jean-Baptiste Cognet. C’est aux Plateaux Sauvages, où l’écrivain est en résidence, qu’a été conçue cette performance théâtrale. Elle se joue dans la salle modulable des Plateaux Sauvages à Paris du 1er au 12 octobre 2018, puis le 24 novembre 2018 au Théâtre Sorano de Toulouse, et du 5 au 9 février 2019 au Théâtre de l’Élysée à Lyon.

 

 

Son actu : Clément Bondu participe également au chantier Totem(s) pour les nouvelles écritures d’opéra avec La Chartreuse-CNES. Il y a présenté L'Enfant (variation sur l'enfer, le purgatoire, etc) dans le cadre des Rencontres d'été, sur une musique de Nuno Da Rocha et Jamie Man, interprétée par l'ensemble Asko-Schönberg d'Amsterdam. En 2019, il créera la seconde partie du spectacle musical Nous qui avions perdu le monde avec le compositeur Jean-Baptiste Cognet, intitulée Les Adieux (chants V à VIII). Elle sera présentée en mars 2019 au Théâtre de la Cité internationale à Paris. Enfin, il sera intervenant avec la promotion 2019 de l’ESAD (Ecole supérieur d'art dramatique de Paris) pour l’écriture et la mise en scène d’un spectacle intitulé Dévotion, qui sera présenté aux Plateaux Sauvages et au Théâtre de la Cité internationale.

 

 

 

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