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Mot de passe oublié ?Les comédies musicales en haut de l’affiche
La comédie musicale a eu du mal à séduire les Français. Ils avaient inventé l’opérette, genre plus proche de l’opéra, et n’entendaient pas mêler le French cancan à la danse de ballet. Avec ses intrigues sérieuses et ses personnages sophistiqués, bien que traités avec légèreté et humour, la comédie musicale n’intéressait pas, et l’on n’avait pas cet art où chaque mot, chaque mélodie, sont chorégraphiés pour communiquer au spectateur l’histoire mais aussi le contenu émotionnel d’un spectacle. Bien que né en Europe, le genre rencontre le plus de succès dans les pays anglo-saxons, notamment sur l’avenue new-yorkaise de Broadway, et dans le West End de Londres où, l’an dernier, 15,5 millions de spectateurs ont fréquenté l’un de ses théâtres.
Le virage des années 70. La puissance hollywoodienne, qui impose ses comédies musicales sur les écrans après-guerre, ne parviendra pas plus à faire fléchir les tréteaux. En France c’est l’heure de gloire de Luis Mariano et Georges Guétary, et il faut attendre la « génération yé-yé » pour que la comédie musicale gagne ses galons gaulois. En 1973, Claude-Michel Schönberg et Alain Boublil apportent avec Révolution française ce qui conviendra au public français : l’opéra rock. Cela marque les débuts de la comédie musicale française et, six ans plus tard, en 1979, sera créé Starmania, classique incontournable de Michel Berger et Luc Plamondon, qui révéla notamment Daniel Balavoine et France Gall. Le spectacle sera redonné à Paris à partir du 6 octobre prochain à Boulogne-Billancourt, mis en scène par Thomas Jolly, révélé à Avignon pour son cycle shakespearien.
En 1980, Schönberg et Boublil s’associent encore pour un nouveau concept, la comédie musicale n’utilisant que des dialogues chantés, avec l’adaptation du fameux roman de Victor Hugo Les Misérables, qui connaîtra et connaît encore un immense succès sur les scènes du monde entier. En 1998, un autre chef d’œuvre de Victor Hugo est adapté. Avec Notre Dame de Paris, Richard Cocciante et Luc Plamondon emportent le public qui fredonne leur chanson Belle, interprétée par Garou et Hélène Ségara.
Enfin reconnues. En ce début d’année 2020, la programmation de comédies musicales confirme la place du genre. Depuis novembre dernier, se joue pour la première fois en France Funny Girl au Théâtre Marigny. L’histoire de la vie de Fanny Brice, incarnée par Barbra Streisand, fut jouée pour la première fois sur scène en 1964 à Broadway. Cette nouvelle production est à l’affiche à Paris jusqu’au 7 mars.
Le théâtre Mogador est aujourd’hui l’un des plus célèbres théâtres de comédie musicale de la capitale. Depuis septembre et jusqu’au 21 juin s’y jouera Ghost. L’histoire d’amour surnaturelle de Sam et Molly avait été incarnée à l’écran par Patrick Swayze et Demi Moore en 1990, et fait toujours le bonheur de Broadway. Le Mogador accueillera également du 8 février au 26 avril Le Tour du Monde en 80 Jours puis, en septembre, Le Roi Lion, l’une des comédies musicales les plus célèbres, à l’affiche pendant 20 ans à Broadway et récompensée de 6 Tony Awards. Une belle revanche.
Toutes les scènes peu à peu s’offrent à la comédie musicale. Même l’Athénée de Louis Jouvet. Le Casino de Paris aussi, avec Fame, du 10 janvier au 2 février, et Stories du 27 janvier au 13 mars. Forever – The Best Show about the King of Pop, comédie musicale inspirée de Michael Jackson, tournera du Dôme de Marseille à la Seine Musicale de Boulogne-Billancourt, du Summum de Grenoble à l’Arena de Narbonne, d’Epinay à Enghien-les-Bains et Lille.
