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La Roque-d’Antheron, des pianos en Provence

par Jacques Mucchielli
Nuit magique autour du piano, dans le parc Florans, devant la conque, scène principale du festival de piano de La Roque d'Antheron dont c'est la 42e édition. DR
Nuit magique autour du piano, dans le parc Florans, devant la conque, scène principale du festival de piano de La Roque d'Antheron dont c'est la 42e édition. DR
Musique Classique Publié le 18/07/2022
Le village de Provence accueille chaque année l’élite internationale du clavier. Sous la direction de René Martin, le piano est roi, du 18 juillet au 20 août, pour un festival international.

Comme nombre de villages provençaux, La Roque-d’Antheron possède ses attraits touristiques hérités d’une riche histoire et d’une belle géographie. Sur un promontoire à quelques deux cent mètres au-dessus des eaux de la Durance, face au Lubéron qui dessine son trait de forêts au nord de ces terres méditerranéennes, La Roque vit tranquillement, avec moins de 6 000 habitants tout au long de l’année. En contre-bas, l’abbaye cistercienne de Silvacane est une merveille de l’architecture religieuse médiévale avec ses deux sœurs, l’abbaye voisine Notre-Dame-de-Sénanque à Gordes dans le Vaucluse et l’abbaye du Thoronet dans le Var. De quoi déjà satisfaire le visiteur qui trouve dans ces témoignages du passé, une quiétude rare.

Mais l’été le village tranquille devient lieu de rendez-vous international de la musique. En quarante-deux années, les meilleurs solistes du monde sont venus se produire au festival international de piano. C’est un festival unique, il faut bien le dire. D’abord par son excellence, la qualité des artistes invités, le nombre de concerts et récitals, les découvertes de jeunes talents. Ensuite par la beauté de son cadre : dans le parc du château de Florans, sous des platanes et des séquoias, on se promène à la fraicheur vespérale avant de gagner son siège pour quelques moments de magie. Enfin par la simplicité d’un festival qui n’a jamais favorisé le clinquant et les stars. Ici, on se croise, on échange et, conséquence naturelle, on paie sa place à un prix tout à fait modéré, résultat d’une politique ferme de cachets raisonnables versés à des artistes soucieux d’être présents à ces rencontres incontournables. Plusieurs scènes s’ouvrent pour les représentations, mais les deux mille places du grand auditorium, ne sont  pas pour rien dans cette modération.

 

Trente-trois jours de piano. Le directeur artistique de ce festival, qui se tient cette année du 18 juillet au 20 août, n’est autre que René Martin à qui l’on doit les Folles journées de Nantes, multipliées dans les villes d’Europe et d’Amérique. Il a concocté pour cet été un savant mélange.

L’ouverture du festival a été confiée à Abdel Rahman El Bacha qui interprètera Ravel avec l’Orchestre philharmonique de Marseille. La clôture, le 20 août, au violoniste Renaud Capuçon qui assurera la direction de l’Orchestre de chambre de Lausanne avec le pianiste Jorge Gonzalez Buajasan (Capuçon se produira également le 26 juillet).

Entre temps, durant 33 jours, sans autre interruption que le jour férié du 15 août, une centaine de récitals, conférences, concerts sera donnée. Il est bien sûr impossible de citer tous les grands noms du clavier qui joueront le matin à l’auditorium du centre Marcel Pagnol ou le soir sur la scène du parc du château, dans une église ou une salle voisine de la commune. Citons néanmoins les moments forts de cette 42e édition. Comme cette soirée anniversaire offerte à Jean-Claude Pennetier par pas moins de neuf pianistes et du Trio Wanderer. Ou, du 7 au 9 août, ce Cycle de musique contemporaine avec les compositeurs Michael Jarrell, Gérard Pesson et Gyorgy Ligeti.

 

Hommages à Freire, Angelich et Lupu. Des hommages seront rendus à trois grands noms du piano disparus récemment, le brésilien Nelson Freire, l’américain Nicholas Angelich et le roumain Radu Lupu. Les pianistes Vanessa Wagner, Adam Laloum, Aline Piboule, le jeune talent Alexandre Kantorow, le quadragénaire japonais Kotao Fukuma, les britanniques Imogen Cooper et Benjamin Grosvenor, l’ukrainienne Anna Fedorova, sont parmi les invités, comme les russes Mikhaïl Pletnev, Arcadi Volodos et Pavel Kolesnikov et leurs très jeunes compatriotes Alexander Malofeev et Alexandra Dovgan.

Fanny Azzuro interprètera Rachmaninov, comme Lukas Geniusas. Mao Fujita choisira Chopin, Brahms et les Schumann. Bertrand Chamayou, accompagné du Quatuor Modigliani, optera pour Schubert.

Autour de La Roque, Yolianna Avdeeva puis Lucas Debargue occuperont les terrasses de Gordes. L’abbaye voisine de Silvacane accueillera, du 25 juillet au 1er août, des fins de journée (18h30) consacrées à la musique baroque.

Moment fort le 30 juillet au Grand théâtre de Provence d’Aix-en-Provence, avec le récital donné par Grigory Sokolov qui interprètera Beethoven, Brahms et Schumann. Le musée des Beaux-Arts de cette ville accueillera trois soirées de concert du 31 juillet au 1er août. Au programme, Dmitry Masleev, Jonas Vitaud et Pierre Réach.

N’oublions pas enfin le prodigieux Nikolaï Lugansky, la soirée offerte au jeune islandais Vikingur Olafsson, enfin Khatia Buniatishvili, très appréciée du public français, qui se produira le 17 août.

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