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Un bilan en demi-teinte pour les festivals

par Élisabeth Pan
La création d’Anne Teresa de Keersmaeker n’a pu être donnée à Montpellier Danse en raison de cas de Covid dans la compagnie. © Anne Van Aerschot
La création d’Anne Teresa de Keersmaeker n’a pu être donnée à Montpellier Danse en raison de cas de Covid dans la compagnie. © Anne Van Aerschot
Arts vivants Musique Publié le 29/08/2022
Des soirées annulées pour raison climatique, des spectacles supprimés pour cause de pandémie, des sièges vides pour raison budgétaire, les festivals ont été victimes des crises qui touchent le pays.

Pour sa 76e édition, le Festival d’Avignon a réussi un taux de remplissage de 92% pour ses 47 spectacles. Trois points de moins qu’en 2019. Avec 114 400 places vendues, le festival a néanmoins dû annuler deux spectacles pour cause de Covid et son directeur Olivier Py n’a pas manqué de souligner le défi que représentait désormais l’étendue de l’épisode caniculaire. Ce dernier n’est certainement pas étranger à la baisse de 15% des ventes par rapport à 2019 qu’a connu le festival Off, avec 255 000 places vendues pour 1 570 spectacles. En juin le Printemps des Comédiens de Montpellier n’a pas eu la même chance : deux spectacles ont été annulés pour cause de covid, dont la création attendue de Julien Gosselin. Il en fut de même pour Montpellier Danse avec la dernière pièce d’Anne Teresa de Keersmacker.

Le 74e festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, autre grand événement, n’a vendu que 43 400 places pour son programme pourtant prestigieux de dix opéras dont deux créations contemporaines. Son taux de remplissage s’élève à 89%, contre 97% en 2018 et 92% en 2019. Il semblerait que le public, moins jeune qu’à Avignon, ait redouté à la fois la canicule, la pandémie et le budget qu’un tel déplacement représente.

 

Orages et désespoirs. Directement victimes du climat, les 32e Eurockéennes de Belfort ont dû supprimer deux jours de concerts sur quatre en raison du violent orage du 30 juin qui a blessé sept personnes. Deux tiers des 54 concerts ont été annulés. Dans le bois de Vincennes à Paris, 40 000 personnes rassemblées pour We love Green, festival de musiques électro-pop, ont été évacuées dans la soirée du 4 juin. Au Printemps de Pérouge, dans l’Ain, le concert du groupe Kiss a été annulé. De même, plusieurs spectacles ont fait les frais des orages au 51e Festival interceltique de Lorient, ce qui n’a pas empêché 900 000 personnes de se retrouver aux 230 concerts.

En Charente-Maritime, Freemusic a été entièrement annulé le 17 juin par la préfecture en raison d’une alerte rouge canicule entrainant un risque d’incendie dans la pinède de Montendre.

 

Mauvaise année pour les majors. C’est sans doute une autre raison qui a conduit les spectatrices et spectateurs à bouder cette année les concerts des majors du disque. Olympia Prod, filiale de Vivendi, a réuni un peu moins de monde à Brive, malgré l’affiche prometteuse réunissant Clara Luciani et Julien Doré. De même à Marmande où, pour Garorock, la major a rassemblé 140 000 personnes (contre 160 000 en 2019) avec au programme Orelsan et DJ Snake. C’est surtout ses nouveaux festivals qui ont déçu la maison de production : Inversion Fest, au stade Gerland Lyon, n’a réuni que 35 000 personnes et les Déferlantes, qui ont quitté Argelès pour Céret, 104 000 alors que 160 000 personnes étaient attendues.

Ces grands rassemblements, qui sont des plateaux de producteurs assurant les tournées de leurs vedettes, visent des publics jeunes qui ont cette année hésité à acheter des billets aux prix élevés. Ce ne fut pas le cas au 15e Hellfest de Clisson où les 360 groupes invités, dont Deep Purple, Ghost, Alice Cooper, Guns N’Roses, Metallica, ont attiré plus de 400 000 personnes. Même succès pour les 37e Francofolies de La Rochelle avec 150 000 fans, pour les 30 ans des Vieilles Charrues (280 000) et pour les 24e Solidays sur l’hippodrome de Longchamp à Paris (247 000 contre 228 000 en 2019).

 

Succès sur les écrans. Les téléspectateurs semblent avoir apprécié les soirées spéciales conçues par les festivals en partenariat avec les chaînes du service public. Pour la douzième année consécutive, la soirée Musiques en fête, présentée par Cyril Féraud et Judith Chaine sur France 3, a donné dans l’amphithéâtre d’Orange les airs les plus populaires de l’art lyrique et lancé les Chorégies. Un record d’audience avec plus de 2 millions de spectatrices et spectateurs : c’est une des émissions qui assure le meilleur taux d’écoute de la chaîne. Autre exemple, La Grande parade de Lorient qui, pour le 51e festival Interceltique, a réuni 1,4 million de fidèles sur France 3.

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