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Sobriété énergétique au programme des salles de spectacle

par Jacques Moulins
Plusieurs bâtiments parisiens font ou ont fait l’objet de rénovation thermique comme ici la Comédie-Française. © TréviersNaja
Plusieurs bâtiments parisiens font ou ont fait l’objet de rénovation thermique comme ici la Comédie-Française. © TréviersNaja
Style de vie Ethique Publié le 28/10/2022
Les salles de spectacle, dont les plus prestigieuses sont particulièrement énergivores, mettent en œuvre des mesures de sobriété énergétique. Pas si simple…

Face à l’augmentation considérable des tarifs de l’énergie et à la nécessité de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les salles de spectacle et de cinéma accélèrent des politiques de sobriété énergétique qui ont vu le jour dans les années 2010, mais demandent aujourd’hui une plus grande ampleur. Comme dans d’autres établissements publics ou privés, ces réductions portent sur trois points : baisse du chauffage, réduction des éclairages et changement des pratiques.

L’Opéra Garnier à Paris est à cet égard le bâtiment le plus emblématique. Conçu sous le Second Empire avec la volonté de faire briller la France et sa capitale, il scintille de mille feux. Avec l’Opéra Bastille, l’établissement public Opéra de Paris consomme l’équivalent d’une ville de huit mille habitants. Les économies d’énergie sont donc un souci de gestion économique et environnementale. Comme dans de nombreuses salles de spectacle, les ampoules classiques ont été remplacées par des ampoules LED. Des détecteurs de consommation ont été installés. En dix ans, la consommation a diminué de 15%, mais ce n’est pas suffisant.

 

Facture doublée, investissements attendus. L’effort doit continuer car la facture énergétique a doublé. Mais il ne peut se faire sans investissements coûteux. La façade vitrée de l’Opéra Bastille est une véritable passoire thermique, de même que les fenêtres de l’Opéra Garnier. Pour les isoler, il faut envisager un budget conséquent avec les difficultés inhérentes à un bâtiment des années 80, quand on se souciait peu d’économiser les énergies et un bâtiment classé qui nécessite des attentions onéreuses.

D’autres bâtiments parisiens font ou ont fait l’objet de rénovation thermique comme le Théâtre Chaillot, ou la Comédie Française. À l’Opéra de Lyon, déjà touché par les réductions des subventions municipale et régionale, la hausse de 700 000 euros de la note d’électricité met en danger la programmation de l’établissement. D’autres solutions sont également mises en œuvre. comme le changement des projecteurs scéniques halogènes, gros consommateurs d’énergie. À l’Opéra-Comique ou au Théâtre des Champs-Élysées, l’opération de passage au LED est en cours.

 

Les cinémas en difficulté. Côté cinéma, lors de son congrès, la Fédération nationale des cinémas français a établi une charte, dont une mesure fait débat : « réguler les horaires d’ouverture en fonction des flux publics », ce qui pour nombre d’exploitants équivaut à réduire encore les recettes  de la billetterie déjà en chute de 30%. Outre la réduction du chauffage et de la climatisation, les salles les plus riches peuvent également envisager le passage des projecteurs à un matériel à lumière laser qui consomme jusqu’à sept fois moins que les projecteurs actuels mais coûte 40 000 euros par unité.

L’incitation gouvernementale à baisser la température à 19 degrés sera appliquée dans les salles de spectacle. Mais la chose est plus facile à dire qu’à faire dans des volumes importants comme les salles Zénith, Aréna, Bercy, les grands opéras, la Philharmonie de Paris… Obtenir 19 degrés au niveau du parterre implique une température plus élevée aux balcons puisque la chaleur monte.

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