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Johan Hugues :  » La Led c’est 90% d’économie « 

par Véronique Giraud
Johan Hugues, co-directeur de la société Blachere Illumination. © Blachere Illumination
Johan Hugues, co-directeur de la société Blachere Illumination. © Blachere Illumination
Hors-Champs Société Publié le 22/10/2022
Co-dirigeant la société Blachere Illumination, Johan Hugues revient sur l'évolution de l'entreprise vauclusienne devenue leader européen de l'illumination. Sa production est passée dès 2008 à 100% en LED en France et à l’étranger et aujourd'hui ses robots 3D impriment les décors à base de bouteilles plastiques recyclées.

Comment la société Blachere Illumination intègre-t-elle les économies d’énergie ?

La société est née il y aura 50 ans l’an prochain, au pire moment pour une entreprise qui se destinait à l’illumination puisque 1973 c’était l’époque des chocs pétroliers. Dès le début, nous avons donc été obligés de trouver des astuces pour passer les premiers caps. C’est dans notre ADN, l’innovation, initiée par monsieur Blachere a toujours eu pour but d’éclairer un lieu en consommant le moins possible. Nous avons commencé la LED il y a vingt ans, et nous avons fait le choix il y a quinze ans de basculer notre production à 100% en LED en France et à l’étranger. Bien avant qu’on parle de crise énergétique. Cette technologie nous a permis d’économiser 90% d’énergie. C’était la révolution, aujourd’hui elle s’est généralisée à tout l’éclairage, domestique et public.

 

Et les valeurs de développement durable ?

Pour nous, le développement durable, s’il est moins sur le devant de la scène, reste une préoccupation. Notre engagement est très fort, toutes nos innovations depuis un peu moins de dix ans en attestent. Nos ingénieurs ont étudié comment transformer notre façon de produire, qui s’apparente à la ferronnerie d’art et nous avons réduit de 70% notre utilisation de l’aluminium, qui était la base de nos décors lumineux, au profit d’un procédé unique que nous avons breveté. Grâce à des robots imprimantes 3D grand format qui équipent notre siège à Apt, nous imprimons nos décors à base de bouteilles plastiques recyclées et réduites en granulés. Au lieu d’utiliser une nouvelle matière plastique, nous utilisons un déchet. Les déchets sont collectés, puis nettoyés et recyclés par des organismes industriels en France. Nous la rachetons et la transformons en décor lumineux. C’est une parfaite illustration d’une économie circulaire pour nos villes, il y a peu d’exemples aujourd’hui réels et concrets. La bouteille de plastique qui n’a plus de valeur va redémarrer une deuxième vie, une vie de rupture puisqu’elle ne va pas se retrouver dans nos poubelles ou polluer la nature.

 

 

La maîtrise de la consommation énergétique prime désormais dans la gestion des villes, quelles sont les pistes ?

Il faut déjà avoir identifié les postes les plus énergivores, c’est ce que font beaucoup de maires de grandes villes. Puis vient un calendrier d’investissements adaptés à la réduction de la consommation d’énergie et au budget de la commune bien sûr. Pour l’illumination pure, qui consomme peu d’énergie, on peut toujours faire des économies. Notre démarche est de participer à l’effort collectif et on en arrive à la solution de timers pour réduire les plages horaires des illuminations. Nous proposons une version assez simple, pour les villes dont les décors sont rattachés à l’éclairage public, qui permet de les désolidariser grâce à une horloge automatique qui s’éteint au bout de sept heures (au lieu de quinze heures d’éclairage). Il y a ensuite un système intelligent qui permet une programmation hebdomadaire.

 

Les illuminations des villes sont-elles menacées ? 

J’invite les élus à discuter avant de prendre la décision de tout couper. Il faut penser aux conséquences sur l’économie d’une ville. Je discute souvent avec des associations de commerçants des centres-villes. Après deux années tristes marquées par le Covid, si demain on doit faire un Noël dans le noir on va toucher l’attractivité de la ville, et la perte d’exploitation des commerçants ne sera pas compensée économiquement comme ce fut le cas avec la pandémie. Des maires me disent ; on refuse d’éteindre complètement nos illuminations, on ne va pas impacter les commerces du centre-ville et des centres commerciaux qui font souvent 70% de leur chiffre d’affaires à Noël. Les marchés de Noël et les animations dans les rues ont leur part dans l’attractivité, dans le dynamisme économique et dans l’identité de la ville. Tout est lié.

Nous proposons des solutions techniques, nous mettons aussi en place des solutions financières pour étaler le budget sur plusieurs années. Aujourd’hui on subit tous, qu’on soit maire, commerçant, industriels on subit tous l’impact de cette crise. Il faut qu’on se serre les coudes et trouver des solutions. À la fois pour économiser l’énergie et conserver une magie de Noël.

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