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La galerie Roger-Viollet rend public un siècle de photographies

par Véronique Giraud
Laure Albin Guillot (1879-1962), laisse une œuvre immense dont la majorité est acquise par l’agence Roger-Viollet en 1964. La Galerie Roger-Viollet présente, pour la première fois, 65 tirages modernes en édition limitée et numérotée. Une exposition présentée dans le cadre de PhotoSaintGermain. ©Laure Albin Guillot
Laure Albin Guillot (1879-1962), laisse une œuvre immense dont la majorité est acquise par l’agence Roger-Viollet en 1964. La Galerie Roger-Viollet présente, pour la première fois, 65 tirages modernes en édition limitée et numérotée. Une exposition présentée dans le cadre de PhotoSaintGermain. ©Laure Albin Guillot
Riche de millions d'archives, la célèbre galerie photo Roger-Viollet accueille le public dans l'historique boutique du 6 rue de Seine. ©Vanessa Bassetti
Riche de millions d'archives, la célèbre galerie photo Roger-Viollet accueille le public dans l'historique boutique du 6 rue de Seine. ©Vanessa Bassetti
Hélène Roger-Viollet (1901-1985), photographe française, au sommet du temple de Baal (ou Bel), photographiée par son guide. Palmyre (Syrie), novembre 1953.
Hélène Roger-Viollet (1901-1985), photographe française, au sommet du temple de Baal (ou Bel), photographiée par son guide. Palmyre (Syrie), novembre 1953.
Arts visuels Photographie Publié le 19/12/2022
Entrer dans la galerie Roger-Viollet, c'est découvrir Paris en photographies, son histoire et son rapport au monde au XXe siècle. Jusque-là réservés aux professionnels, ses millions de clichés archivés sont désormais accessibles au public.

Six millions d’images - 4 millions de négatifs, 2 millions de positifs. C'est ce que renferme le fonds d’archives photographiques qu’Hélène Roger-Viollet (1901-1985) a légué à la Ville de Paris l'année de sa mort. On y trouve ses propres productions, celles de son père, de son mari, celles de photoreporters qui ont collaboré avec l'agence, des épreuves d'artistes photographes, et les images provenant de rachats d’autres agences dédiées. Mosaïque de témoignages historiques d’une grande variété, ce patrimoine retrace l’histoire de la photographie, depuis la production des grands ateliers photographiques du Second Empire au photojournalisme contemporain, et documente le XXe siècle dans sa modernité et on ouverture au monde.

 

L'histoire d'une passion. Initiée très tôt à la photographie par son père Henri Roger, dit Roger-Viollet, Hélène décida de faire de ce qui devient une passion son métier. À l’été 1936, elle partit avec son mari Jean Fischer, qu’elle avait connu à l’école de journalisme, réaliser des reportages photo en suivant les départs en congés payés du Front Populaire. Prolongeant leur voyage, ils ont pu capter les premières images de la guerre civile espagnole et de l’afflux de réfugiés à la frontière. Deux ans plus tard, en 1938, ils fondent au 6 rue de Seine la Documentation photographique générale Roger-Viollet, après avoir racheté la boutique et le fonds d’images de Laurent Ollivier, lequel vendait aux étudiants de l’école des Beaux-Arts des reproductions d’œuvres et des photos de paysages. Le couple complète ce fonds avec la production familiale et leurs propres clichés. Un an après son ouverture, la deuxième guerre mondiale est déclarée et la galerie doit fermer pendant cinq ans, que les deux fondateurs passeront dans le sud de la France, en zone libre. Dès la Libération, ils regagnent Paris et l’agence est une des premières à ré-ouvrir en novembre 1944.

 

Un lourd héritage. Légataire depuis 1985 de ce fonds d’images prolifique, la Ville de Paris le laissa végéter avant de créer en 2004 la Parisienne de photographie. La plupart des expositions historiques de Paris font appel à ce fonds exceptionnel. Mais, avec l’écroulement du marché de la photographie et de la presse, son déficit s’accrut et la question de la fermeture de l’agence se posa en 2016. Maintenue en comas artificiel par la Mairie de Paris, la décision fut prise en 2020 de faire évoluer la structure. Un appel d’offres, auquel répondirent la RMN et une agence photo indépendante, aboutit au choix du groupe Photononstop codirigé par Gilles Taquet. Ouvert au grand public, le lieu rénové, agencé avec élégance et sobriété, a préservé et rendu visibles les centaines de boites d’archives en carton vert qui peuplent les étagères murales. Toutes étiquetées, elles sont soigneusement classées par thème et peuvent sortir à la demande d’une exposition, d’un article ou d’un achat spontané. Pour ce dernier, trois formats existent, comme l'exprime un mur de photos où l’on reconnait les vedettes du XXe siècle.

 

Des expositions découvertes. C’est dans cet environnement patrimonial que les productions d’auteurs photographes d’hier et d’aujourd’hui animent les cimaises. Jusqu’au 14 janvier, Laure Albin Guillet (1879-1962) fait l’objet d’une exposition intitulée L’élégance du regard. Celle qui participa activement à la Nouvelle Photographie de l’entre-deux-guerres fait émerger la beauté de ce qui est invisible à l’œil nu en créant ses microphotographies sur autochromes. Pionnière en photographie de nus, elle cherche une esthétique parfaite en recadrant ses clichés. La majorité de son œuvre immense et éclectique a été acquise par l’agence Roger-Viollet en 1964. L’exposition de ses œuvres, dont l’agence de la rue de Seine a l’exclusivité, s’accompagne de la vente d’une soixantaine de tirages contemporains.

 

La Galerie Roger-Viollet

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