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Bienaimé1935, le réveil parfumé de l’esprit art déco

par Véronique Giraud
Style de vie Mode Publié le 10/01/2023
Les plus belles choses ont toujours des histoires passionnantes. Celle des parfums Bienaimé est l’une d’elles. Cécilia Mergui, passionnée d’art déco, a entrepris de réveiller l’esprit et les valeurs d’une grande maison tombée dans l’oubli.

Quand Robert Bienaimé, ingénieur chimiste, découvre ses facultés olfactives, il mise sur sa double compétence pour devenir né parfumeur. C’est la voie que lui ouvre en 1909 Paul Parquet, à la tête de Houbigant, une des plus grandes maisons de parfum du début du XXe siècle. Le chimiste y apprend le métier de parfumeur, et crée de nouvelles formules comme Quelques fleurs (1913). En 1935, il fonde sa propre société, les parfums Bienaimé SA. Il lance cinq parfums dès la première année, dont Éveil, Fleurs d’Été, La Vie en Fleurs et Vermeil. Ses dernières compositions, Jours Heureux et Enfin seuls, sortent en 1949.

Décrit comme un « parfumeur visionnaire », Robert Bienaimé est aussi expert en cosmétologie et met au point des formules de crème « très prometteuses ». Il meurt en 1960.

 

À partir d'un poudrier. Sans héritiers, dans un secteur où la concurrence est forte, sa marque tombe en sommeil pendant des années jusqu’à ce que Cécilia Mergui, au détour d’une vente aux enchères, découvre un poudrier Bienaimé. L’objet la séduit tant qu’elle se lance dans les recherches de son histoire oubliée. Passionnée d’art déco, elle mène son enquête sur l’esprit de la marque, se plonge dans les archives et les publicités de l’époque, contactant les dernières personnes à avoir connu la boutique, découvrant que Robert Bienaimé était un fervent défenseur de l’artisanat français et de son savoir-faire. Touchée par une telle personnalité, elle décide de réveiller la marque pour que l’esprit de Bienaimé s’incarne encore à travers ses produits. Elle a donc recherché les artisans d’art capables de ressusciter l’esprit art déco et l’art de vivre des années 30.

 

Poudre de riz et vie en rose. Depuis 2021, la gamme des parfums, deux anciens et une création occupent les étagères de la boutique Bienaimé1935 au 30 de la rue Saint Roch. « Véritable bouquet printanier qui embaume tout en délicatesse et vous fait voir la vie en rose », La Vie en Fleurs délivre ses notes de framboise, mandarine, pivoine, violette, rose, musc blanc, iris, héliotrope. Le parfum est signé Marie Schnirer. Vermeil, composé par Patrice Revillard, propose « un sillage comme un trait de rouge, une onde poétique qui évoque la poudre de riz », mariant graines de carotte, aldéhyde, iris, violette, rose, framboise, musc blanc, baume de Tolu, santal, héliotrope. Enfin, Jours heureux, créé lui aussi par Marie Schnirer, associe amande, œillet, violette, géranium, rose, vanille, musc blanc, fève tonka. Pour un effet floral délicieusement poudré. Chaque composition est déclinée en eau de parfum, savon solide, savon liquide et baume pour le corps. Conçus pour durer, leur emballage raffiné est réutilisable. La collection, réalisée par des manufactures anciennes qui font perdurer les méthodes traditionnelles de fabrication, un artisanat d'exception, célébre le savoir-faire français, .

Flacons et objets sont enfermés dans des boîtes en cartons de couleur saumon et soulignées d’un liseré rouge, chacune portant la signature de Robert Bienaimé. L’esprit Bienaimé rode à nouveau rue Saint Roch, à quelques mètres de la boutique originelle.

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