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Mot de passe oublié ?Matthieu Roy : « Raconter une histoire avec des complexités aux enfants de 3 ans. »
Vous venez de créer Je suis un lac gelé, une pièce écrite pour les enfants de maternelle. Quels sont les retours de ce très jeune public ?
C’est rassurant de constater qu’on peut raconter une histoire avec des complexités et différents types de réalités à des enfants âgés de 3 à 6 ans. Dans Je suis un lac gelé, il y a quand même deux personnages qui ne sont pas physiquement présents, mais font partie intégrante de l’histoire.
L’histoire interroge l'absence du père…
Oui, elle interroge la notion du manque. Ce sont des choses qui arrivent. Il y a des enfants dont les parents sont partis pour la semaine, ou sont divorcés. Le texte est aussi une métaphore pour passer ces stades.
La scène est disposée de façon circulaire, les enfants sont assis sur des coussins…
L’idée était de mettre les enfants dans la chambre de Göshka. Il explique au début que, dans sa chambre, il y a un ciel d’oiseaux qu’il a fabriqués avec son papa. Ils sont plus ou moins bien en point, l’un a un bec cassé, l’autre l’aile brisée… C’est une manière pour Göshka de tenir ses oiseaux « en laisse » pour éviter qu’ils s’envolent comme son père oiseau qui, lui, ne revient qu’au printemps.
Une voix sort de plusieurs boîtes, elle est forte…
C’est volontaire, il faut qu’elle dépasse les sons des enfants qui sont nombreux. Et puis la notion de peur est dans la pièce. Göshka joue à se faire peur, à être dans le noir. Il joue avec ce fantôme voix, son ami imaginaire, comme est imaginaire Anatole, son alto. On n’hésite pas à faire réagir les enfants, c’est important d’exprimer des émotions fortes.
Vous dirigez la Maison Casarès à Alloue, la pièce y sera jouée ?
Oui, ce spectacle est créé par la compagnie, et il sera donné cet été dans le cadre du festival de la Maison Casarès. Nous le présenterons à La Scène, à Poitiers, un nouveau lieu qui ouvrira en septembre, où seront diffusées les créations de la compagnie et celles des jeunes metteurs en scène accueillis en résidence à la Maison Maria Casarès. Cela permettra d’avoir une programmation l’été à Alloue et l’hiver à Poitiers.
