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Julie Deliquet : « Je suis une artiste issue d’une pensée commune »

par Véronique Giraud
Julie Deliquet © Pascal Victor
Julie Deliquet © Pascal Victor
Arts vivants Théâtre Publié le 02/06/2023
La metteuse en scène est à la tête du collectif In Vitro et, depuis 2020, dirige le centre dramatique national de Saint Denis. Tiago Rodrigues lui a confié l’ouverture de la 77e édition du Festival d’Avignon. Retour sur son parcours et sa vision du théâtre.

Quel a été votre parcours ?

J’ai très tôt pratiqué le théâtre et les arts plastiques à l’école. Le théâtre alors était un art individuel puis, dans les année 2007, 2008, 2009, il y a eu l’émergence de collectifs qui ont coexisté, sans être jamais en compétition les uns avec les autres. Certains lieux les ont incarnés, des lieux qui nous ont présentés, où les acteurs passaient d’un groupe à un autre. S’est imposée l’idée de faire ensemble du théâtre, avec des esthétiques très différentes et une pensée commune qui était de faire groupe, communauté, démocratie. Nous avons été des bandes de copains de trente ans faisant un théâtre avec pas grand-chose au plateau parce que l’argent allait dans les salaires et qu’on était nombreux. Cela a été une source de joie, de passion, d’interrogations politiques et sociales permanentes, qui a construit l’artiste que je suis aujourd’hui. Je suis une artiste issue d’une pensée commune, issue du groupe, de mes formations qui sont les arts plastiques, le cinéma, le théâtre que j’ai pratiqué dès le plus jeune âge dans des MJC de quartier. À Paris j’ai été formée dans l’école dirigée par Jean-Louis Martin-Barbaz, qui avait un procédé d’insertion professionnelle qui nous faisait entrer après dans la troupe du directeur, ensuite l’école Jacques Lecoq où nous étions une trentaine de nationalités en première année.

Ma formation ce ne sont que des rencontres d’écoles qui incarnaient de faire groupe. Ce qui a amené cette question au cœur de mes spectacles. L’idée de la démocratie au sein de la famille, au sein du travail, au sein du théâtre, au plan politique, m’a amené aussi à candidater pour prendre la direction du centre dramatique de Saint-Denis, le théâtre Gérard Philippe. Pour que je puisse l’incarner à mon tour pour les générations à venir.

 

Créer le collectif In Vitro répondait donc à votre besoin d’une aventure collective…

Après les écoles, on a tous et toutes commencé à travailler et la solitude est arrivée très vite. Je ne fais pas du théâtre pour être seule, pour faire des casting ou même faire un spectacle puis un autre sans qu’il y ait de lien. L’idée de « consommer » le métier était pour moi ahurissant. Du coup je passais mes journées à peindre, à chiner. Il me manquait quelque chose de l’ordre d’une création. Il fallait que je convoque cette chose. En 2009, j’ai réuni des acteurs en leur disant que c’est moins pour la notion de spectacle qui me fait vous convoquer, c’est quel théâtre on veut chercher ensemble. Là je remercie d’avoir en France l’intermittence du spectacle parce qu’on avait tous des enfants, qu’on avait eus jeunes, et cale n’aurait pas été possible sans car dans un premier temps notre travail n’était bien sûr pas rémunéré. Ça a été un pari, celui de la tentative plus que celui de la réussite.

 

Vous occupez tous les postes de l’univers théâtral, metteuse en scène, à la tête d’un collectif, directrice de CDN à Saint Denis. Ne manque que celui d’autrice.

Je suis quand même coadaptatrice, et je cosigne les scénographies. Je suis un peu partout mais jamais toute seule. C’est important. Quand je suis arrivée à la tête du CDN j’étais celle qui avait le moins d’expérience par rapport aux permanents du théâtre. Heureusement le travail est avant tout collectif. Pour la mise en scène j’ai souvent des collaboratrices avec moi. L’origine de la création je la garde solitaire, en revanche je n’attends que la dépossession, le partage, que l’idée première appartienne aux autres et qu’elle devienne nous. C’est cette métamorphose que je cherche.

Pour mes adaptations qui ne sont pas des pièces de théâtre à l’origine, je convoque des gens qui viennent du cinéma, des dramaturges, des écrivaines. Des gens forts de ce qui est inhérent à l’œuvre initiale, qui seront garants de l’écriture. Tout comme moi je serai la garante du passage à la version scénique. Et j’invite toujours une actrice qui va jouer dans le spectacle à participer à l’adaptation pour qu’elle soit la garante des interprètes. J’adore le débat, la discussion, cela fait pour moi pleinement partie du travail.

 

Qu’a changé votre prise de fonction au théâtre Gérard Philippe en 2020 ?

Cela a tout changé, ça a remis un sens fou, j’en prends conscience aujourd’hui. S’inscrire sur un territoire, incarner vraiment l’idée du lieu avec un vrai lieu. Avant on ne faisait qu’être nomades, on allait dans un lieu puis on partait. J’avais le sentiment que tout ce qu’on menait en termes d’action culturelle, de pensée collective, de recherche théâtrale, de transmission, était très éphémère. En plus, avoir pris mes fonctions sans le pouvoir en raison de la pandémie, sans pouvoir accueillir d’artistes ni de spectateurs a fait qu’il fallait que j’apprenne tout le reste, le lien au réel, au territoire, aux autres lieux, l’école, l’hôpital, les associations, les maisons de quartier, les centres culturels qui nous ont exprimé notre valeur, leur besoin qu’on travaille auprès d’eux, c’est par eux que j’ai retrouvé ma place d’artiste.

Ce premier pas de directrice via le social, via le lien aux gens, a été une continuité et m’a fait bouger en tant que femme et citoyenne. J’étais tellement admirative, sur un territoire qui avait énormément souffert de la pandémie, de voir à quel point les hommes et les femmes étaient au travail. Dans des solutions alternatives, la solidarité, le faire ensemble au sein de l’école, de voir comment l’hôpital était résistant. Nous les avons observés, puis avec les équipes du théâtre on a travaillé auprès d’eux. Des questions qui étaient au cœur de mes spectacles c’est comme si, en négatif, les couleurs étaient ressorties encore plus fort de la nécessité de les porter via la fiction, via la formation. Cette nouvelle fonction m’a éveillée au monde.

 

Vous avez ouvert votre première saison de directrice en adaptant Huit heures ne font pas un jour. Pourquoi Fassbinder ?

C’était un hasard au départ. Un hasard heureux. Je ne sais jamais à l’avance ce que je vais monter après. Avec les éditions de l’Arche, on se voyait pour discuter des textes jeunesse, de ce qu’on pouvait en faire au sein des établissements scolaires. La directrice m’explique un jour qu’avec la rétrospective Fassbinder elle a découvert sa série télévisée inédite en France, la saga d’une famille ouvrière des années 70 en Allemagne, avec l’idée de l’autogestion. Pour mon prochain spectacle, je voulais réaborder la question des luttes sociales et politiques mais, alors qu’on traversait une période dure, en concevant quelque chose qui redonne de l’espoir. Elle me dit aussi que si un metteur ou une metteuse en scène voulait s’en emparer il serait l’édité en théâtre. Laurent Muhleisen, avec qui j’avais collaboré à la Comédie-Française, était d’accord pour traduire le scénario. Lui-même est issu d’une famille ouvrière et a grandi à la frontière allemande. L’homme de théâtre et de cinéma, directeur de théâtre et de troupe qu’est Fassbinder m’a donné envie d’acheter le DVD. Après l’avoir projeté chez moi je me suis dit il faut y aller.

 

Le texte faisait écho à Saint-Denis ?

Saint-Denis est une terre ouvrière très puissante, toute l’Europe venait y travailler. Il n’y a presque plus d’usines aujourd’hui, j’ai donc travaillé avec les archives du département dont le fonds photos sur l’histoire ouvrière est extraordinaire. Je suis allée à la rencontre de celles et ceux qui avaient connu cette ère, compris comment une pensée communiste s’était établie. L’œuvre de Fassbinder, drôle et naïve, s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux grands-parents, elle met l’imagination au pouvoir, disant que seul on ne peut pas grand-chose mais ensemble on peut repenser le monde. Elle met en scène des babyboomers, les premiers enfants nés après le nazisme, avec les tentatives de reconstruction pour inventer un nouveau monde. J’ai trouvé qu’après ce qu’on venait de vivre c’était une manière de se dire : il est temps de remettre des grandes valeurs humaines porteuses de nouveaux modèles. C’était une matière qui nous faisait beaucoup de bien.

 

Votre regard est très porté sur le cinéma, que représente pour vous le 7e art ?

Chez moi le cinéma est très intime. J’ai grandi dans un village de l’Hérault et j’ai toujours fait du théâtre dans les clubs théâtre de la ville la plus proche. Mon lycée de secteur proposait non pas une section théâtre mais une section cinéma instaurée, à la fin des années 90, dans une centaine de lycées. On faisait tous les festivals, on rencontrait énormément d’artistes, on allait au cinéma toutes les semaines voire plusieurs fois par semaine, on apprenait l’analyse filmique. J’ai vécu les trois années les plus folles de ma vie. J’ai passé le Bac section réalisatrice. Je pense que je suis metteuse en scène parce que j’ai fait cette formation, sinon j’aurais été actrice. Mes parents n’allaient pas au théâtre, je faisais du théâtre mais je n’allais pas en voir.

J’ai commencé à regarder l’art en allant au cinéma. J’y appris ce que c’était que regarder, analyser, filmer, photographier. J’ai préféré l’art vivant, je ne suis pas une grande fan de technique et j’aime l’expérience. Je n’aime pas du tout l’idée du point final. Ma formation de cinéma a ouvert mon regard sur le monde, a tout changé pour moi parce que, quand j’ai fait le Conservatoire à Montpellier, le studio Théâtre d’Asnières et l’école Jacques Lecoq, j’ai adoré être interprète comme j’ai adoré regarder les autres, j’ai été souvent œil extérieur de mes camarades de promotion. Quand j’ai quinze corps acteurs en face de moi c’est beaucoup plus de possibles que moi seule. Je me sens tout autant actrice à travers eux que metteuse en scène via ces deux expériences continues du théâtre et du cinéma.

 

Mais le théâtre l’emporte…

Mes plus grandes émotions sont au théâtre. Parce que c’est une chose dingue d’avoir des humains face à d’autres humains. Et qu’à la seconde près tout peut s’arrêter, si quelqu’un entre dans la salle, si une bombe explose. Ça au cinéma on ne l’aura jamais. Cette chose-là continue à me bouleverser, à me questionner. Et puis j’ai une mission de service public qui est très intégrée chez moi. En revanche le pont entre théâtre et cinéma, comme d’autres artistes l’ont fait, est tout à fait naturel. Depuis l’enfance et l’adolescence.

 

Vous choisissez souvent des œuvres qui permettent de questionner les liens entre l’intime et le social. Comment vous nourrissez-vous du monde qui nous entoure ?

J’ai toujours dit à mes acteurs qu’il fallait qu’on soit en contact avec le monde le plus possible. C’est pour ça que je n’ai pas voulu une exclusivité et que les acteurs du collectif vont travailler avec d’autres. Ma mission au Théâtre Gérard Philippe est complètement en lien.

L’art doit rester léger. Il est très important mais pas grave. C’est la différence avec un médecin et un prof. En revanche, faire un spectacle doit avoir un sens et une nécessité absolue. Avoir accompagné des élèves pendant quatre ans à Saint-Étienne, voir des jeunes entrés à 18 ans devenir adultes, devenir artistes, m’a bouleversé. Ils n’étaient pas dans la même réalité que moi à leur âge, vingt ans avant. J’ai un rapport au monde qui est pratique, actif. J’ai besoin de la transformation pour pouvoir dire que la fiction est une fenêtre sur le monde. Je ne me sens pas responsable de dénoncer quoique ce soit. Je suis une grande féministe mais je serais incapable de faire un spectacle sur le féminisme. J’ai besoin que mon sujet soit tout le temps malmené, amoral, moral, humain, monstre, fait de plein de contradictions. Mon féminisme est plein de contradictions, je ne suis pas la même féministe qu’il y a dix ans ni que dans dix ans.

 

En juillet, votre spectacle ouvrira le festival d’Avignon, affrontera le gigantisme de la cour d’Honneur. Que représente pour vous ce festival et son public ?

Comme j’habitais le sud de la France, je suis allée adolescente au festival d’Avignon. C’est là que j’ai vu les premières pièces. Je l’ai ensuite beaucoup fréquenté parce que, en tant qu’artiste en activité, il est une parenthèse. Les saisons sont terminées, on est hors du temps, on ne regarde pas le théâtre pareil. Le théâtre est mis au centre de la cité, au centre de la citoyenneté, on devient un spectateur hors norme, face aux étoiles, l’été. Le festival me donne l’illusion que le théâtre est au centre de tout.

Et puis j’aime beaucoup regarder les autres spectacles, enchainer des créations qui n’ont rien à voir les unes avec les autres. Sans avoir l’obligation de se rendre au théâtre après une journée de travail et en pensant que le lendemain il faudra emmener les enfants à l’école. Le rapport est très inspirant à la durée et aux formats qui vont de la plus petite salle dans le OFF au plein air en grand format. Après la chaleur, le froid arrive, le théâtre est vraiment l’endroit de la sensation, tout dépend de la personne assise à côté, comment on est. Et puis cette nuée de créations, de spectacles internationaux, qui fait que tout le monde saute dans le vide. À Cannes les gens ont vu leur film et c’est une compétition. À Avignon il n’y a pas de compétition. On est poussé devant un public de vacanciers, de profs, d’amoureux du théâtre qui viennent pour la première fois, qui viennent pour cette première fois, sans savoir vraiment ce qu’ils vont voir.

Ce qui est drôle c’est que je n’ai jamais joué à Avignon, ni dans le OFF, ce qui s’explique par mes spectacles où il y a beaucoup de monde, ni dans le IN. Ce sera mon premier festival.

 

Pour Avignon vous adaptez Welfare, un film documentaire de Frederick Wiseman. Pourquoi ce choix ?

C’est encore une chance liée à l’Arche. Le réalisateur Frederick Wiseman* partage sa vie entre Boston dont il est originaire, New-York où il travaille, et la France. Il va beaucoup au théâtre et a vu pas mal de mes pièces. Un jour il m’a appelée. Je ne le connaissais pas. Je l’ai rencontré, il m’a amené sur son montage d’un documentaire, il suivait un candidat aux élections municipales de Boston. Il m’a dit qu’il avait toujours pensé qu’il y avait du théâtre dans ses films. Le lien entre documentaire et théâtre est en effet très proche, la dépendance à l’humain est valable dans les deux cas. « Aucun de mes films n’a été adapté au théâtre, mais je pense que c’est vous » me dit-il. Il me dit penser plus particulièrement à Welfare, un film qui se passe dans un centre social à New-York dans les années 70. Il m’envoie le DVD, je le regarde chez moi. Je venais juste de réaliser le documentaire sur le service oncologie à Villejuif où j’avais suivi le parcours d’une femme en chimiothérapie et, en parallèle, le parcours d’une cantatrice qui s’apprêtait à jouer la Traviata, un grand rôle de maladie dans le répertoire de l’opéra. Il avait été sélectionné à Cannes, puis Cannes a été annulé en raison du confinement. Après avoir projeté Welfare, je suis sonnée de ce que je viens de voir : des gens raconter, faire du théâtre pour sauver leur vie. Je suis sidérée par la radicalité de la mise en scène qui laisse place au dialogue. Le dispositif est une perche et un micro, très proche des conditions du théâtre. Et les personnages sont hors norme : marginaux d’une société, ils ont une audace, une fantaisie, une violence, un humour sidérants. Mais je ne me projette pas du tout en tant qu’artiste, je reste spectatrice. Puis je suis nommée à Saint-Denis, nous sommes confinés, ça reste en moi. Nous restons en lien avec Wiseman qui lui est confiné à Bordeaux. Avec ce que je vis à ce moment-là dans mes liens avec le territoire, cette question sociale, celle des centres sociaux, de la place du théâtre, de la place de la parole, des langues, ce film que j’avais vu comme une œuvre de New-York, des années 70, d’une époque où je n’étais même pas née a commencé à grandir en moi. Wiseman a eu l’élégance de me laisser beaucoup de temps avec. Un an et demi après, quand la question s’est posée du prochain spectacle, Welfare s’est posé en moi comme une évidence. J’ai adapté des cinéastes, morts ou que je connaissais comme Desplechin, là c’était un cinéaste qui venait me chercher, qui m’avait reconnue. C’était une sorte de renaissance. Cinquante ans nous séparent, il est né en 1930, moi en 80. Il a réalisé Welfare exactement à mon âge. Une transmission s’est faite. J’avais beaucoup accompagné la maladie de mes parents et, à l’aube d’être orpheline il m’a donné quelque chose que je n’aurais peut-être pas pu me donner moi-même. C’est devenu une réalité tout en mesurant le filtre que ce pays n’était pas le mien, que cette époque n’était pas la mienne. Inconsciemment l’idée de Welfare est devenue une très grande envie. Tout comme travailler avec des acteurs vivant en Seine-Saint Denis, qui travaillent sur ces questions parce qu’eux-mêmes les ont vécues, et les vivent au quotidien en faisant du théâtre.

 

Puis il y a la rencontre avec Tiago Rodrigues…

On ne se connaissait pas et je lui ai parlé de ce projet, de manière totalement libre, sachant qu’il avait ses projets de sa candidature à la direction du festival d’Avignon. La question d’un lieu hors norme par contre j’en étais certaine. Je savais qu’à partir du moment où Wiseman filmait de près, avec des portraits très zoomés, une manière qu’il défend d’ailleurs comme de la fiction et non d’un cinéma réalité, ce collectif qu’on n’entend qu’à l’oreille, qui est invisible, allait donner corps à ma création. Il fallait que je dézoome, que j’agrandisse, et que ce soit en plein air, là où Wieseman s’est enfermé tous les jours dans ce centre social, pour que l’œuvre trouve sa légitimité au théâtre. Quand Tiago m’a proposé la cour d’honneur j’ai trouvé que c’était normal pour ces gens-là. J’ai constitué un collectif d’acteurs et d’actrices capables, de façon intime ou de façon professionnelle, de porter ces visages et ces voix. Porter cette parole allait nous unir. C’est difficile ce qu’on a à jouer, les conditions dans lesquelles on va le faire seront difficiles, mais c’est tellement difficile ce qui arrive à ces gens que cette difficulté est pour moi un moteur.

Le monde est trop grand pour eux quand on est au bord d’un pays, ou d’un État. Je sais que l’humain va paraître petit. En revanche ce qu’ils disent est à hauteur d’hommes et de femmes. Ils requestionnent nos démocraties, notre ère néolibérale, je n’allais pas les mettre dans la dimension naturaliste d’un centre social. Mon regard n’est pas le même que celui de Frédéric Wiseman, je suis une femme, je vis en 2023, très loin de New-York.

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