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Montpellier Danse : Angelin Preljocaj, une anthologie en trois pièces

par Véronique Giraud
Annonciation © JC Carbonne
Annonciation © JC Carbonne
Arts vivants Danse Publié le 23/06/2023
Pour Montpellier Danse, Angelin Preljocaj s’inscrit dans l’idée de répertoire en redonnant vie à deux de ses créations, Annonciation et Noces, tandis que l’air du temps lui a inspiré Torpeur. Les trois pièces sont données à l’Opéra Berlioz.

Dans un décor noir, juste souligné d’une lumière rouge tapie au sol, une jeune fille, aux formes adolescentes et au visage diaphane encadré de tresses, reçoit la visite d’une autre, au corps puissamment musclé. L’archange Gabriel rendant visite à Marie pour lui annoncer qu’elle sera mariée à un homme appelé Joseph et enfantera du fils de Dieu, comme décrit dans le texte biblique, a inspiré les plus grands peintres. L’Annonciation a également inspiré Angelin Preljocaj qui, en 1995, créa un duo court et puissant dont le chorégraphe donne une nouvelle interprétation pour Montpellier Danse. Des peintres ont représenté Marie soumise à la volonté de Dieu, d’autres l’ont représentée troublée, craintive, interrogative… C’est cet ensemble d’émotions que peut éprouver une jeune fille à l’annonce qu’elle va devenir mère ou qu’on va la marier à un inconnu que Preljocaj a cherché dans les corps de deux danseuses. Chaque étape est explorée à travers leurs poses, leurs transports, leurs mouvements, exécutés avec une grande maîtrise, jusqu’à l’intime.

Pour créer un cheminement avec les deux reprises, le chorégraphe a proposé à ses danseurs de travailler sur l’idée de torpeur. Après L’Annonciation, et en contraste fort avec le déchainement de Noces, qui suivra, Preljocaj a voulu des corps exprimant l’ennui, le désir de ne pas bouger, ou très peu. Introduite par une danse joyeuse et dynamique, la torpeur s’infiltre peu à peu dans le corps des douze danseurs. Formant des duos alanguis, d’une parfaite symétrie, les corps se déshabillent, s’unissent gracieusement, lentement. Le dernier tableau, composé au sol, dessine une ronde enlacée, d’où émergent des bras formant une tête de cygne, des jambes paresseusement levées. Des scènes où prime l’esthétisme, en un temps suspendu.

 

 

Théâtre des Champs Élysées, Paris, du 1er au 3 décembre 2023.

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