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Mot de passe oublié ?L’aventure du Théâtre de l’Atalante, créé par Alain Alexis Barsach et Agathe Alexis place Charles Dullin à Paris, s’est achevée après 37 saisons. Depuis deux ans, Bruno Boulzaguet a pris la direction du lieu devenu le Nouveau Théâtre de l’Atalante. Le comédien et metteur en scène connaît bien l’esprit de ce théâtre, il y a été régulièrement programmé depuis 2004, il y a même initié en 2014 le projet de Jeune Troupe. Aujourd’hui il lui donne un nouvel horizon. Depuis 2021, la salle nichée sous le théâtre de l’Atelier se distingue des 809 lieux de spectacle vivant du Grand Paris comme tremplin pour la nouvelle création, un projet soutenu par la DRAC Île-de-France.
Sans surprise, les compagnies émergentes sont très nombreuses à candidater. La responsabilité est lourde pour l’équipe amenée à faire un choix qui peut être crucial dans une carrière. Cette année, la lauréate de la Résidence de création est la compagnie Stadios. Son premier spectacle, Le Combat du siècle n’a pas eu lieu, fait ses premiers pas sur le grand plateau du Nouveau Théâtre de l’Atalante, pendant deux semaines, du 6 au 17 novembre. La metteure en scène Juliette Fribourg et la dramaturge Shane Haddad, qui ont écrit la pièce, reviennent sur un moment de l’histoire mondiale du tennis : le dimanche 11 octobre 2020, quand Rafael Nadal écrase Novak Djokovic en finale de Roland Garros. La déception fut grande, sur le court Philippe Chatrier, dans les tribunes et parmi les téléspectateurs, mais au théâtre le combat se joue ailleurs. Il confronte deux commentateurs sportifs de la télévision, plus exactement une commentatrice vedette et un commentateur, tentant chacune et chacun de maintenir leur audience. Liés par une longue amitié, Ellen (magnifique Mathilde Wind) et Nathan ( se livrent une concurrence sans répit qui fait remonter à la surface la rareté des femmes accédant au statut de journalistes sportives et la difficulté pour elles de vivre une maternité et le congé qui va avec. Ce choc de deux mondes, masculin et féminin, brise un tabou que le documentaire de la journaliste Marie Portolano, Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste, révélait en 2020, et qui sert de trame à la dramaturgie. À la fois complices et rivaux, Ellen et Nathan endossent une palette de situations contradictoires aux touches d’humour et de cruauté humaines, très humaines.