espace abonné Mot de passe oublié ?

Vous n'avez pas de compte ? Enregistrez-vous

Mot de passe oublié ?
ACCUEIL > Événement > Escales à Lorient, rencontres impromptues au théâtre

Escales à Lorient, rencontres impromptues au théâtre

par Véronique Giraud
Leila Slimani sur la scène du Théâtre de Lorient avec son roman Le parfum des fleurs la nuit © Jean-Louis Fernandez
Leila Slimani sur la scène du Théâtre de Lorient avec son roman Le parfum des fleurs la nuit © Jean-Louis Fernandez
Arts vivants Théâtre Publié le 01/02/2024
Pour la troisième des Escales organisées au Théâtre de Lorient par son directeur, Simon Delétang, la romancière Leïla Slimani a fait ses premiers pas sur scène. Une rencontre inédite plébiscitée par le public.

En prenant la direction du Théâtre de Lorient, Simon Delétang a voulu ponctuer de huit rendez-vous impromptus l’agenda bien fourni du centre dramatique national que borde l’océan Atlantique. Escales, c’est le nom choisi pour ces rencontres invitant le public, fidèle spectateur ou non, à un tête à tête avec un groupe comme le Bagdad de Lorient le 24 février prochain, un collectif comme le FC Lorient le 23 mars prochain, ou une personnalité. Après Éric Ruf, le directeur de la Comédie-Française, la venue de Leïla Slimani est annoncée pour le 27 janvier.

Dans le sillage de l’écrivaine, une notoriété médiatique et une œuvre saluée par la critique et un Prix Goncourt 2017 pour Chanson douce. La salle Marie Dorval est comble. Assister aux premiers pas sur scène d’une écrivaine célèbre attise la curiosité. Le choix est porté sur Le parfum des fleurs la nuit, un livre où la romancière, comme souvent, se raconte, confie ses souvenirs d’enfance dans la maison de Rabat où les fleurs d’un arbre embaumaient ses nuits, évoque la figure de son père qui lui a fait aimer la lecture et le cinéma mais dont la mort n’a pu lui tirer des larmes. Elle partage ses expériences de petite fille, d’adolescente, de femme, et décrit l’enfermement qui lui est nécessaire pour écrire, elle qui est mère de deux enfants.

 

Sur scène, son manuscrit à la main, Leïla Slimani place dans la lumière sa frêle silhouette vêtue de noir, et interpelle les femmes du public, leur intimant de commettre un crime. La victime ? Blanche-Neige ou la petite fille parfaite. Cette accroche, que l’on doit à Simon Delétang qui a mis en scène cette lecture inédite, est teintée d’un humour et d’une autodérision dont l’autrice sait user. Assise à sa table de bureau ou adossée dans son grand lit, fumant des cigarettes, elle lit, se souvient, évoque dans la perspective d’un immense tableau - paysage en fond de scène des moments de sa vie. On apprend qu’elle a fait les cours Florent, qu’elle a eu le rêve de devenir actrice, mais que certains essais découragèrent la débutante. Précédée de son succès d’écriture, elle se déplace sur scène avec une gracieuse aisance, devant un public conquis. Un public qui ne veut pas rompre le lien de l'escale, attendant nombreux dans le hall que l’autrice-actrice vienne dédicacer son livre.

Partager sur
Fermer