espace abonné Mot de passe oublié ?

Vous n'avez pas de compte ? Enregistrez-vous

Mot de passe oublié ?
ACCUEIL > Oeuvre > Séries Mania : « So long, Marianne », de Leonard Cohen à Alex Wolff

Séries Mania : « So long, Marianne », de Leonard Cohen à Alex Wolff

par Véronique Giraud
L'équipe de
L'équipe de "So long Marianne" au Festival Séries Mania. DR
Cinéma Série Publié le 27/03/2024
Pour la première mondiale de So Long, Marianne, l’équipe de tournage s’est rendue au Festival Séries Mania de Lille. Ses créateurs, Oystein Karlsen et Ingeborg Klyve, et l’acteur Alex Wolff ont présenté ce biopic sur la jeunesse en Grèce de Leonard Cohen et don histoire avec la fameuse Marianne, devenue une chanson.

Oystein Karlsen, créateur, réalisateur et scénariste de So Long, Marianne, raconte avoir monté ce projet avec Ingeborg Klyve, créatrice et productrice de la série, alors que la Russie commençait à envahir l’Ukraine. Les Norvégiens se sont aussitôt dit que leur projet tombaient à pic, car s’il y avait un moment pour raconter une histoire d’amour qui réchauffe les cœurs, c’était bien celui-ci. La série tourne en effet autour de la jeunesse de Leonard Cohen et de son amour en Grèce, Marianne Ihlen, pour qui il a écrit la fameuse chanson qui donne son nom à la série, So Long, Marianne. Oystein Karlsen est allé voir le fils du musicien afin d’avoir son avis. Ce dernier lui a dit que son père voulait être une « pop-star. » Et c’est comme cela qu’il est représenté dans ce biopic. Il existe par ailleurs plusieurs témoignages et livres sur le sujet, ainsi que les lettres échangées entre Léonard et Marianne. Le sujet fascine, il a même fait l’objet d’un documentaire en 2019, Marianne & Leonard : Words of Love.

 

Alex Wolff en Leonard Cohen. Le projet n’a vraiment pris sens, pour Oystein Karlsen, qu’à l’arrivée d’Alex Wolff. Ce dernier, qu’on avait vu dans Hérédité et Oppenheimer, avait auditionné pour le rôle de Leonard Cohen en zoom, alors qu’il était en vacances en Espagne. Il avait aussitôt déclaré « Je n’aurai pas le rôle, je le sais, je suis en gueule de bois. » C’est ce qui a fait penser aux créateurs qu’il était parfait pour représenter un jeune Cohen, dépressif et alcoolique, comme le présente Oystein Karlsen : « Ce n’est pas le Leonard Cohen dont on se souvient. À la vingtaine, il était assez fucked » (perturbé). Alex Wolff est revenu sur sa réaction après avoir appris qu’il avait le rôle « Ça m’a submergé. J’étais joyeux pendant quelques minutes, puis ça a rapidement évolué en terreur. » Lui-même chanteur et guitariste du groupe Nat & Alex Wolff, en duo avec son frère, il explique que, bien que sa carrière de musicien l’ait aidé, il a dû prendre des cours de guitare classique pour le rôle, car Cohen était un remarquable guitariste, avec un doigté particulier. Après The Naked Brothers Band, en 2007, série sur son frère et lui, So Long, Marianne est sa seconde série.

Grand fan de Leonard Cohen, Wolff tenait à lui rendre hommage et s’est dit que la meilleure façon de le faire était de se « jeter dans l’océan » et de donner tout ce qu’il pouvait. « Je pense que je n’aurais jamais pu devenir lui car c’était un original, mais je lui devais d’aller aussi près que possible ». Bouleversé lorsqu’il parle de son idole, il confie que celui-ci est arrivé à une époque de sa vie où il avait désespérément besoin de sa musique. Le jeune acteur conclut : « This is my love letter to him » (C’est la lettre d’amour que je lui adresse).

 

De l’histoire à la télévision. Dans la série, Leonard Cohen justifie ainsi son départ pour l’île Hydra : « J’ai rencontré le seul londonien heureux, et il était grec. » Les tons très colorés, solaires de la série contrastent avec la noirceur des vies des personnages. Les paysages de l’île ajoutent leur beauté à ces vies misérables, qui forment une sorte de communauté hippie avant même que le mouvement n’ait pris forme. Bien sûr, la série ne suit pas exactement la chronologie historique. Il est d'ailleurs impossible de dire quand ont été écrites certaines des chansons de Cohen, puisqu’il les retravaillait parfois pendant des années. Hallelujah, par exemple, lui a pris sept ans. Une blague est née à ce propos dans la série, quand Leonard commence à jouer une de ses créations et s’arrête en plein milieu, pour dire que suivent des milliers de couplets. Les créateurs ont choisi de faire une chronologie la plus compréhensible aux spectateurs, tout en essayant de rester aussi fidèle que possible à la réalité. Par exemple une photo prise sur l’île de Leonard Cohen, avec une chemise et une guitare sur une terrasse, est fidèlement reproduite pour la série.

Le biopic ne se contente cependant pas de montrer une suite d’événements, ni de raconter une histoire. Ce qui différencie la série de projets similaires c’est qu’elle avance en traversant les émotions de ses personnages. « On a fait de notre mieux pour montrer les faits, mais c’est émotionnellement que je pense qu’on a le mieux réussi » dit Alex Wolff. Le public du Festival Séries Mania l’a remarqué, et félicité les créateurs de ce choix, et les acteurs pour leurs interprétations impressionnantes.

La série So Long, Marianne sera diffusée aux États-Unis ce printemps. Elle n’a pas encore de diffuseur en France.

Partager sur
Fermer