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Mot de passe oublié ?Conscient qu’elle s’exerce encore beaucoup dans l’art, entre scandales, détériorations d’œuvres, décisions de les retirer d’expositions, le Barcelonais Tatxo Benet a décidé d’en acquérir depuis quelques années.
Tatxo Benet s'est finalement décidé à montrer ses méfaits au public en créant le Museu de l’Art Prohibit. Y sont exposées plus de 200 œuvres « interdites » de sa singulière collection. L’établissement, qui n’a pas son pareil dans le monde, a ouvert ses portes en octobre 2023 dans le quartier de l’Eixample de la capitale catalane.
Composée de plusieurs œuvres politiques qui dénoncent les dictatures, le machisme, la corruption, la collection est riche de toiles anciennes comme les Caprichos de Goya ou des dessins de Klimt. Et on y trouve un grand nombre d’artistes contemporains que la censure institutionnelle ou des groupes de pression, religieux ou économiques, ont réussi à faire interdire, à dégrader, ou a convaincre leurs auteurs et autrices de s'autocensurer.
Du Chinois Ai Weiwei aux Américains Warhol et Mapplethorpe, du Britannique Banski au Catalan Miquel Barcelo. La Vierge érotique de l’Espagnole Charro Corales voisine avec la mascotte en croix de McDo du Finlandais Jani Leinonen. Le Piège à loup de la Marocaine Amina Benbouchta, une couronne royale posée sur tissu de velours, avec La Civilisation occidentale et chrétienne de l’Argentin Léon Ferrari. Cette dernière, créée en 1965 en opposition à la guerre du Vietnam, représente Jésus crucifié sur un avion américain. Elle jouxte une vidéo de celui qui n’était pas alors le pape François appelant au boycott du musée de Buenos Aires où elle était alors exposée. Ce musée se visite dans l’ancienne et très belle Casa Garriga Nigues, au numéro 250 de la Diputacio.