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 » Créer avec l’arbre « , Paul Ardenne convoque la diversité

par Véronique Giraud
Aurélie Gravas, “Arbre”, 2016, papiers découpés, craie, fusain, peinture aérosol, huile, plaques métalliques, aimants, 2 m de hauteur, courtesy de l’artiste - Topographie de l'Art. DR
Aurélie Gravas, “Arbre”, 2016, papiers découpés, craie, fusain, peinture aérosol, huile, plaques métalliques, aimants, 2 m de hauteur, courtesy de l’artiste - Topographie de l'Art. DR
Arts visuels Arts plastiques Publié le 09/12/2016
Beauté, enracinement, recyclage, multiplication, pouvoir de la parole, valeur spéculative, quel rapport entretiennent les artistes avec l’arbre ? Les créations protéiformes proposées par l'exposition « Dendromorphies - Créer avec l’arbre » nous renvoient nos propres perceptions.

« L’arbre, aujourd’hui, mobilise de manière intense le champ de l’art contemporain. Tout comme il mobilise, en objet salvateur cette fois, celui de l’écologie ou de l’architecture », constate Paul Ardenne qui, justement vient de commettre une exposition curieusemement intitulée Dendromorphies – Créer avec l’arbre. Dans cette mouvance, l’exposition des œuvres de Frans Krajcberg, qu’accueille actuellement le Musée de l’Homme dans son cycle Lanceurs d’alerte (notre article), est exemplaire. Alors pourquoi une énième exposition ? C’est que, alors que Frans Krajcberg consacre son art à la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne, l’historien de l’art Paul Dardenne a voulu le considérer en tant que "créature clé", " recycleur naturel", " un roi factuel, un roi symbolique". Sous sa casquette de commissaire, il a réuni les œuvres d’une dizaine d’artistes dans le but de mieux appréhender la diversité des relations que l’artiste contemporain entretient avec l’arbre et, sous-jacente, la multiplicité des perceptions intimes du citadin du XXIe siècle. À cette fin, il a eu recours à un stratagème malin, celui d’inverser les points de vue. Une disposition que cherche l’humain quand il veut lutter contre le rétrécissement inéluctable de sa vision, sa tendance à diriger les choses, sa création, l’histoire, vers soi. En ce sens, l’idée d’inverser les points de vue, de l’artiste vers l’arbre, de l’arbre vers l’artiste, est plutôt généreuse.

 

Dendromorphies – Créer avec l’arbre, exposition du 26 novembre au 11 janvier 2017 - Topographie de l'art, 15 rue de Thorigny 7003 Paris.

Les artistes : Askhat Akhmedyaro, Ackroyd & Harvey, Persijn Broersen & Margit Lukacs, Sean Capone, Sara Conti, Clorinde Coranotto, Iris Crey, Aurélie Gravas, Abdul Rahman Katanani, Fabrice Langlade, Thomas Lévy-Lasne, Laurent Perbos, Khvay Samang, Laurent Tixador, Patrick Van Caeckenbergh.

 

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