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Dernier Cri, la scène électro s’engage

par Véronique Giraud
L'une des rencontres du festival Dernier Cri. De gauche à droite, le journaliste Jean-Paul Deniaud, La Fraicheur, Ruben Pariente, Miss Airie. ©Rivaud/NAJA
L'une des rencontres du festival Dernier Cri. De gauche à droite, le journaliste Jean-Paul Deniaud, La Fraicheur, Ruben Pariente, Miss Airie. ©Rivaud/NAJA
Musique Electro Publié le 06/11/2021
Le festival électro Dernier Cri tient son édition 2021 à Montpellier du 31 octobre au 11 novembre, fort des luttes sociétales que nombre de ses artistes portent. D’un côté les concerts dans les bars et clubs de la ville, de l’autre les rencontres et conférences à La Panacée.

L’image généralement véhiculée des concerts électro aujourd’hui, ce sont les grandes salles où plusieurs milliers de personnes viennent tanguer et faire monter l'adrénaline aux sons des partitions synthétiques maniées sur platines par les Djs, sous l’effet de savants jeux de lumières et autres substances moins licites. Certes, les grand messes de l’électro envahissent les scènes du monde, occupent les médias mainstream et ont toujours de fervents adeptes. Pourtant, réduire le genre à une fête ne permet pas de cerner l'évolution de la culture électro populaire, et gomme les luttes sociétales que nombre de ses artistes portent. C’est aussi pour rendre visibles cette histoire et ces valeurs, trop méconnues, que Dernier Cri a été créé. Son fondateur, Pascal Maurin, connu en tant qu'organisateur et programmateurs de plusieurs festivals électro, a mis au point la première édition du festival en 2015 à Montpellier. Contre vents et marées, sans autre encouragement que son propre intérêt pour cette forme musicale et les soutiens de personnalités qui s’investissent dans son histoire, Dernier Cri tient son édition 2021 du 31 octobre au 11 novembre. La trame est simple : d’un côté les concerts dans les bars et clubs de la ville, de l’autre les rencontres et conférences tenues dans l’auditorium de La Panacée.

Les artistes invités en 2021 sont Kittin, pour un set dans l’antre du Rockstore, La Fraicheur au BPM, UR Trax au Dieze Warehouse et DJ Marcelle au Nu Bahia. Le célèbre Dj Laurent Garnier est venu présenter le film documentaire Off The Record, qu’il a réalisé avec Gabin Rivoire, et est resté discuter avec le public au Cinéma Diagonal, le jeudi 4 novembre. Le même jour, Scan X, son ami et partenaire, donnait une masterclass de musique assistée par ordinateur (MAO) dans l’enceinte de l’École des Beaux-Arts.

 

Les rencontres des 5 et 6 novembre ont, de leur côté, levé le voile sur des aspects cruciaux de cette culture électro. En tentant de faire un état des lieux et perspectives de la culture et des musiques électroniques, en donnant la parole aux artistes qui s’engagent, dans la lutte pour l’écologie, la diversité, l’inclusion… en se demandant si les festivals ne sont pas les nouvelles tribunes politiques, en témoignant de la naissance du premier vinyle écologique, etc.

Côté engagement, quand on leur demande de qui ils se réclament, ou quels artistes ont rendu possible l'idée de mélanger leur plaisir de la musique tout en manant le combat des idées, plusieurs noms circulent, IAM en tête, Nina Simone, Marvin Gaye, Le Tigre. L'électro puise son énergie combattante dans les revendications féministes, antiraciste de la soul, du rap, du punk rock… Laurent Garnier est lui aussi cité pour son actuel engagement à défendre le monde de la nuit et la scène électro française. Derrière le micro, la Dj et productrice La Fraicheur explique que plutôt que parler d'elle à la presse, elle préfère profiter de son aura pour diffuser les messages des idéologies qu'elle défend à coup de concerts, le féminisme, la discrimination, le climat… De son côté, Ruben Pariente, qui défend la cause climatique, parle au nom de l'association Djs For Climate  Action, qui agit pour défendre un autre modèle de société. Quant à Miss Airie, DJ de l'Hérault, elle explique comment sa rencontre avec Les Mixeuses Solidaires lui a donné des ailes pour co-construire, avec les seize autres Djs du collectif, des événements dont les recettes sont distribuées à la cause des femmes.

Si les concerts ont permis de découvrir de nouvelles ambiances et de nouveaux noms, les rencontres ont donné l’occasion trop rare de se familiariser avec un monde qui n’a rien de superficiel par la parole d’artistes, de responsables de structures culturelles et de festivals, d’associations, des chercheurs, de radios… A bon entendeur !

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