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Mot de passe oublié ?Siège de la société d’ingénierie Elithis, la tour éponyme est le fruit d’une collaboration innovante avec le cabinet d’architecture Arte Charpentier qui partage avec la société la même volonté de voir incarné un « développement soutenable ». La Tour Elithis, qui sera inaugurée à Dijon le 2 avril.
La Tour Elithis est née de la volonté de Thierry Bièvre, directeur général de la société d'ingénierie, d’agir de manière innovante et réellement durable pour la construction de son propre siège. Alors que les bâtiments tertiaires dévorent traditionnellement l’énergie. Pour l’entreprise de soixante personnes spécialisée dans les installations de fluides techniques du bâtiment, la rencontre avec l’architecte urbaniste de renommée internationale Jean-Marie Charpentier fut déterminante. Convaincus tous deux qu’il faut défier les idées reçues, ils ont abouti à un niveau d’innovation rarement atteint : la construction d’une tour à énergie positive, c’est-à-dire consommant moins d’énergie qu’elle n’en produit. La Ville de Dijon a soutenu le projet, notamment en lui réservant un terrain très bien situé, au cœur de la cité des affaires.
Une fois les acteurs convaincus de l’intérêt du projet, il a fallu réunir les compétences pour relever un tel défi technologique. Il y a d'abord celles de l’entreprise, le savoir-faire des ingénieurs d’Elithis en matière de génie climatique et électrique contribue à faire du bâtiment un véritable projet sociétal, social, technologique et, bien sûr, environnemental. Et, s’agissant du futur siège social de la société, il n’était pas question de faire un bâtiment « beau » mais un bâtiment ancré dans son temps et dans le temps.
Un site d’expérimentation énergétique. Pour économiser l’énergie et limiter l'impact sur l'environnement, aucun détail ne fut négligé. Haute de 33,50 mètres, abritant 5000 m2 de bureaux répartis sur 10 niveaux, la tour est à ce jour le bâtiment tertiaire le plus sobre au monde sur le plan énergétique et environnemental, notamment en matière de rejets de gaz à effet de serre (6 fois moins de rejets qu’un bâtiment “classique”). Les études de R&D ont duré six mois.
Équipé de plus de 1600 capteurs répartis sur l’ensemble de la structure, le bâtiment a vocation à devenir un laboratoire d’expérimentation énergétique. Toutes les consommations seront minutieusement affichées, auscultées, analysées et feront l’objet de publications scientifiques. Le bâtiment sera ouvert aux chercheurs et universitaires. Une telle performance ne pouvait pas laisser indifférente l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Énergie (ADEME). L'agence installera prochainement ses bureaux régionaux sur trois niveaux de la tour.
Innovations, économie, santé. Les choix qui ont été faits participent d’une nouvelle pensée de la construction. Les installations contribuent autant au confort et à la santé de l’occupant. Le bâtiment n’aura pas recours à une climatisation énergivore mais disposera d’un bouclier solaire aux formes asymétriques, conjuguant esthétisme et fonctionnalité. Les utilisateurs seront protégés et bénéficieront d’un champ de vision important puisque chaque bureau aura un accès direct à la lumière naturelle, limitant les éclairages artificiels. Un réseau d’éclairage nomade est conçu pour les postes de travail. L’utilisation de composants d’isolation recyclés comme la ouate de cellulose, le recours à des vitrages adaptés aux conditions climatiques et d’ensoleillement du site, la préférence donnée à l’aluminium, plus durable et demandant peu d’entretien, sont des atouts considérables. La chaufferie bois, prévue pour consommer 10 m3 de bois par an, complète la production solaire photovoltaïque, principale source énergétique du bâtiment. La pile photovoltaïque de 560 m2 intégrée en toiture fournira 82 000 kWh d’électricité par an. Les ingénieurs d’Elithis ont également inventé un système hybride de ventilation double flux. Le système breveté permet le rafraîchissement gratuit des locaux, tandis que le traitement de l’air neuf se fait par système adiabatique.
À la veille de l'inauguration, Thierry Bièvre semble déjà porté vers d’autres horizons : « L’aventure pionnière Tour Elithis ne fait que commencer. Elle a vocation à être exemplaire mais d’une exemplarité tout autant porteuse de progrès avérés que de nouveaux défis à relever. »