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Mot de passe oublié ?" Ils détruisent les statues, nous voulons les casques bleus de la culture. Ils brûlent les livres, nous sommes ceux des bibliothèques. Ils imaginent la terreur, nous répondons avec la culture ". Affecté par les attentats de Paris du 13 novembre, le Président du Conseil italien Matteo Renzi a prononcé un vibrant discours jeudi 26 novembre au Capitole, le siège de la mairie de Rome. Il y a annoncé que " Pour chaque euro supplémentaire investi dans la sécurité, il faut un euro de plus investi dans la culture ". Le gouvernement transalpin entend consacrer 500 millions d’euros à la lutte contre la cybercriminalité et 500 millions d’euros dans les forces armées. En contrepartie, 500 millions d’euros seront destinés aux actions dans les banlieues et 500 millions seront distribués sous forme de bourses d’études, de pass culture - d’une valeur de 500 euros pour les jeunes de 18 ans - et des mesures de défiscalisation pour les Italiens participant au financement d’une association culturelle. Il s'agit d'investir dans l'avenir des nouvelles générations, la culture étant aux yeux de Renzi un outil de communication et de socialisation.
Un "pacte d’humanité". Alors qu’il y a quelques jours François Hollande avait obtenu de Bruxelles quelques assouplissements du pacte de stabilité pour permettre à la France de poursuivre ses engagements militaires, Matteo Renzi a fait valoir que le "pacte d'humanité" était plus important que le "pacte de stabilité", qui oblige les Etats de la zone euro à la rigueur budgétaire. La culture, vécue comme un partage des vérités sur l’homme, son histoire et son devenir, la liberté d’expression artistique, parfois dérangeante, contestatrice, ne sont-elles pas les meilleures antidotes au terrorisme ?
" Dans les territoires occupés par Daesh, ce sont les livres que l’on brûle, les statues que l’on dynamite, les instruments de musique que l’on détruit, les artistes et tous les « mécréants » que l’on égorge. La musique, ils ont voulu aussi la faire taire au Bataclan, comme ils ont voulu s’en prendre à un style de vie qu’ils réprouvent ". Alors pour Matteo Renzi la réponse est oui, le monde a besoin de ce qu'il appelle un « pacte d’humanité ».