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Mot de passe oublié ?Avec son Prix Caritas, le réseau éponyme veut soutenir aux artistes photographes qui travaillent sur les thématiques de l’organisme, la pauvreté, l’exclusion. Le collectif Fetart a accompagné l’organisation de cette première édition. « Nous arrivons en conseil, en accompagnement, en organisation » explique Marie Guillemin, l’une des curatrices du comité artistique du collectif. Le réseau Caritas a toujours été très lié à la photographie, passant commande auprès de photographes pour documenter la pauvreté, l’exclusion, la précarité. Avec le Prix Caritas, le réseau veut accompagner des artistes qui ont déjà travaillé sur ces thématiques. « Nous avons constitué un jury, présidé en 2020 par Agnès b. L’idée est de mêler à la fois des acteurs de la pauvreté et de l’exclusion à des acteurs reconnus dans la photographie avec des regards différents et un engagement social. » C’est bien ce qu'incarne Agnès b, depuis longtemps engagée socialement et donatrice du Secours Catholique et grande collectionneuse d’art, dont la photographie.
Une présidente femme donc, et un collectif artistique Fetart 100% féminin. « Nous avons envie sur tous les projets qu’on mène de valoriser les femmes photographes. Pas uniquement, mais c’est important pour nous de les montrer. Et nous préservons une parité dans les sélections de Circulation(s), ce n’est pas le cas des autres festivals. C’est pour cette raison qu’au sein du jury du Prix Caritas photo sociale, nous poussons aussi à la parité. Le fait d’avoir un jury paritaire aide à une sélection plus paritaire. C’est presque mécanique. »
200 dossiers ont été sélectionnés. Fetart a fait une pré-sélection de 20 dossiers qui ont été présentés aux 11 membres du jury. « Nous avons la volonté d’une vraie écriture photographique pour les sélectionnés du prix Caritas. Il est important de ne pas montrer la photo sociale uniquement à travers ses aspects très classiques. On en voit beaucoup dans la presse, mais certains artistes ont une vraie démarche vers la photo sociale, ils ont une écriture originale, et créent des projets très éloignés du classique et du documentaire. C’est ce que nous voulons montrer, avec la diversité des approches. » Et la sélection de 2020 en témoigne avec la lauréate Aglaé Bory, dont le projet Odyssées offre un travail très poétique sur la migration ; avec les deux finalistes Myr Muratet, qui travaille sur le quartier de La Chapelle au nord de la capitale où vivent des Parisiens dans une pauvreté extrême, et Julie Joubert, dont le projet s’écrit avec un jeune homme qui a eu un parcours difficile depuis son enfance, s’est retrouvé incarcéré, et qu’elle suit toujours malgré l’enfermement. Très éloignés du documentaire, ces projets fixent un regard où domine la sensibilité artistique et le respect.