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Florence Bouchy : « lier encouragement à la lecture et soutien à l’activité des libraires »

par Véronique Giraud
Florence BOUCHY, journaliste littéraire, s'est vu confier la direction artistique et littéraire de l'édition 2019 de la Comédie du Livre Montpellier. DR
Florence BOUCHY, journaliste littéraire, s'est vu confier la direction artistique et littéraire de l'édition 2019 de la Comédie du Livre Montpellier. DR
Livre Roman Publié le 15/05/2019
Florence Bouchy connaît bien la Comédie du Livre de Montpellier. La journaliste collabore régulièrement au Monde des Livres, média partenaire de la manifestation depuis de nombreuses années. Cette année elle n’écrira pas puisque c’est à elle qu’a été confiée la direction artistique et littéraire de l’événement. Rencontre.

Comment percevez-vous la mission qui vous a été confiée ?

Quand on m’a proposé cette mission il y a quatre mois, un peu au pied levé, je l’ai acceptée tout de suite. La manifestation a une très belle image, et il est intéressant de travailler sur un événement majeur de la vie éditoriale qui se positionne sur un plan qualitatif.

Mon travail de programmatrice je l’envisage d’abord pour les libraires, avec des découvertes qui permettent une mise en avant dans les rayons, et des ouvrages qui vont assurer un volume de vente suffisant. Et pour le public, je travaille pour proposer le meilleur, quels que soient mes propres goûts. Il y a un enjeu d’action culturelle envers le public, qui se voit proposer une variété d’ouvrages qualitatifs dans chacun des genres littéraires, et un enjeu pour les libraires pour qu’ils puissent, dans une conjoncture difficile, s’y retrouver. Mon effort est de lier action culturelle, encouragement à la lecture, et soutien à l’activité des libraires.

 

La littérature suisse est l’invitée 2019. Ce sera une découverte pour beaucoup…

Comme beaucoup, je ne connaissais pas la littérature suisse en tant que telle et ça a été une bonne surprise ! En travaillant avec le partenaire Pro Helvetia, en lisant les auteurs, en discutant avec les éditeurs, j’ai fini par comprendre les enjeux et l’intérêt de cette littérature.

D’une part, c’est une littérature multilingue, avec quatre langues. Ce n’est pas du tout anodin d’écrire dans une langue quand on habite dans un pays où on en parle trois autres. En Suisse, les quatre langues coexistent et généralement les auteurs parlent plusieurs de ces langues. Il y a donc un enjeu de circulation linguistique et de circulation culturelle qui est inscrit dans la littérature suisse. Ces quatre langues coexistent et s’interrogent sur la façon de coexister.

L’autre bonne surprise c’est la découverte que la culture des écrivains suisses était assez différente des écrivains français. Les écrivains suisses ont une culture de la lecture publique et de la performance, peu répandue en France. J’ai d’abord proposé aux auteurs suisses de participer à une table ronde, format classique d’un salon littéraire, mais ils n’étaient pas très emballés. Pour eux, venir à un festival c’est porter leur œuvre en l’incarnant, en la mettant en voix, la rendre vivante. Ils ont tous « dans leur poche » une proposition de lecture publique ou de performance. Une fois la surprise passée, j’ai compris que c’était la spécificité des écrivains de ce pays. Et puisque la Suisse est à l’honneur il ne s’agit pas de calquer notre culture mais se laisser nourrir de ses habitudes. Cela a permis de proposer une programmation dans laquelle il y a énormément de performances, de lectures spectacles. L’édition 2019 va être extrêmement riche en spectacles littéraires, ce qui j’espère séduira le public et lui permettra d’accéder plus facilement aux œuvres. Si c’est le cas, ce pourra être un indice de l’évolution de ce festival.

 

Le secteur de la littérature jeunesse est celui des milléniums. Vous souhaitez lui accorder une plus importante, pourquoi ?

Il y a toujours eu beaucoup d’auteurs jeunesse à la Comédie du Livre. Surtout sollicités pour des ateliers, où on fait faire aux enfants beaucoup de choses autour des œuvres. Ce que j’ai voulu apporter en plus ce sont de véritables rencontres pour les enfants, exactement sur le modèle des rencontres adultes. Qu’ils se rendent compte qu’ils ont droit à ça en tant que lecteurs. Avoir accès à de belles rencontres avec des écrivains, aller eux aussi à un concert littéraire. En ce sens, Murielle Szac vient avec le violoniste Pascal Delalée interpréter son feuilleton Ulysse, issu de sa série sur la mythologie très aimée des jeunes et des parents. Les jeunes auront donc aussi droit à une lecture musicale.

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