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Mot de passe oublié ?Comment définir Biennale et Entre Deux Biennales ?
Guy. La Biennale est surtout un événement de créations. En 2019, sur 67 spectacles, il y a eu 28 créations. Pendant deux ans, nous recevons les compagnies en résidence pour les accompagner dans leur création qui sera présentée à la biennale. Entre Deux Biennales est né du constat que certains projets en train de naître chez nous sont programmés dans les lieux partenaires, et peuvent espérer tourner. Ce fut le cas pour Abazé et pour 3D de Jonathan Guichard. On y invite la grande diversité d’esthétiques des compagnies de l’hexagone : de l’inclassable Johann Le Guillerm au cirque Éloize, d’Instable à XY, de Mœbius à Abaque.
L’Entre Deux crée l’événement avec le cirque Plume
Guy. Pour nous il était important d’inviter cette compagnie. Le Cirque Plume et Archaos ont démarré ensemble le mouvement du cirque contemporain en France, il y a un peu plus de trente ans. C’est fort symboliquement d’avoir programmé cette compagnie qui termine sa carrière. Son spectacle La dernière saison marquera un point de suspension depuis les débuts du cirque actuel. Et il côtoiera les nouveaux auteurs, tous formés dans les écoles.
Comment définir le cirque aujourd’hui ?
Raquel. Il se transforme depuis trente ans. On est passé du cirque contemporain sous chapiteau pour d’autres lieux, avec une recrudescence des formes de mono-discipline. Il y a dix ans c’était très nouveau, le jonglage de Jérôme Thomas, les spectacles des Colporteurs, Chloé Moglia sur un fil, Audrey Louwet et sa Cie Azeïn, ou Nicolas Fraiseau et son mât chinois. C’est l’approfondissement d’un langage. Je pense que les nouvelles générations vont aller dans ce sens, celui du troisième cirque. Comme un nouveau mouvement dans l’écriture du cirque. Dans la création Monstro du collectif international Sous le manteau, il n’y a que des mains. Il y a aussi XY, uniquement acrobatique, ou PDF, avec des femmes qui ne font que des portées.
Guy. La problématique majeure que nous avons relevée c’est que le cirque contemporain est un peu connu dans le milieu culturel, mais pas du grand public. C’est une niche dans la niche. D’où notre idée de créer un grand événement, une Biennale de créations, pour médiatiser le cirque contemporain dans une grande métropole. Davantage diffusé dans des petites villes, le cirque contemporain a besoin de cette grande diffusion et d’une reconnaissance médiatique. Il n’est pas non plus connu du politique, qui n’investit donc pas dans cette direction.
Comment faire exister cette grande Biennale de cirque en Méditerranée ?
Guy. Nous avons pu mettre en œuvre ce grand événement parce que nous avons la population de la métropole. Sur les 114 000 spectateurs, 77 000 sont marseillais. Forcément ça pèse lourd. Mais nous programmons aussi sur l’ensemble du territoire, de Gap à Cavaillon. Dans des salles nationales de théâtre comme dans de très petits lieux comme l’école de danse de Cadenet, ou près de Cannes. Le cirque est le lieu de tous les possibles, il est possible dans tous les lieux. Pas encore sur la lune.
Vous préparez un nouveau projet ?
Raquel. Ce qui nous unit depuis 35 ans Guy et moi, c’est l’écriture dans les arts du cirque : comment écrire le cirque, écrire pour le cirque. Nous travaillons sur un ouvrage qui traite à la fois de l’histoire d’Archaos et de celle d’ANCAR, notre méthode qui permet à tout le monde d’écrire du cirque. Nous l’éditerons fin 2021. Cette méthode, nous la développons depuis 20 ans auprès des élèves de l’Éducation nationale de tous âges, à des circassiens, mais aussi avec des dyslexiques, des handicapés mentaux. Avec l’idée de mettre les valeurs du cirque au service de la collectivité.