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Joachim Latarjet fait vibrer la poésie de Charles Pennequin

par Véronique Giraud
Jioachim Latarjet ©Christophe Raynaud de Lage
Jioachim Latarjet ©Christophe Raynaud de Lage
Livre Poésie Publié le 28/09/2025
Quand la poésie de Charles Pennequin rencontre les instruments, le jeu et la voix de Joachim Latarjet cela donne à voir et à entendre un objet théâtral imprégné de mots simples et de sons vibratoires. Au Théâtre de l'Athénée jusqu'au 4 octobre.

L’un invente prose et vers qui rythment et chantent dans sa tête, l’autre compose une musique, vocale et instrumentale, pour ces mots et ces histoires du quotidien. Alors que le poète Charles Pennequin performe ses écrits en public, c’est en lisant le dos d’un de ses livres qui a conquis Joachim Latarjet. Avec Pamphlet contre la mort (éditions P.O.L) la rencontre devait se faire, et elle a pris la forme d’un concert, C’est mort (ou presque), actuellement au théâtre de l’Athénée.

 

La bande passante du vivant. Sur scène une forêt de micros et d’instruments de musique dans laquelle se glisse la haute silhouette de Joachim Latarjet. Assis sur un tabouret, il va donner souffle, voix et musique à plusieurs textes d’un poète, Charles Pennequin. La langue de ce dernier est issue de paroles entendues parmi ses collègues lorsqu’il était gendarme, à la télé, dans la rue, dans sa propre famille. Cette langue du quotidien, sonore, Pennequin la nomme « La bande passante du vivant ». Il en capte des expressions, les répètent en ponctuant les phrases à différents endroits. Il fait bouger le sens au fil de la répétition, ni tout à fait même ni tout à fait autre, alternant humour et mélancolie. Le poète choisit de les performer en public, se référant au dadaïste Tristan Tzara qui disait : « le poème s’écrit dans la bouche ». Jeux de sens, jeux de rythme, jeux sonores, il n’en fallait pas plus au musicien Joachim Latarjet pour se les approprier comme un précieux matériau.

 

Les mots font notes, les notes scandent les mots. Dans la bouche de Joachim Latarjet, ce jeu des sonorités enchante, amuse, prend une saveur nouvelle. Amplifiées, enregistrées, répétées, les phrases, les sons se superposent, forment des boucles avec son ordinateur, jusqu’à prendre la puissance d'un chœur. Quand Pennequin utilise dictaphone, mégaphone, microphone, vidéophone, joue avec l’écho de sa voix, Latarjet se saisit d’un trombone, d’une guitare électrique, d’une basse, d’un tuba, pour accompagner sa voix. Il les conjugue en une machinerie parfaitement huilée, pour in fine rendre une nouvelle intériorité à la poésie de Pannequin. Parmi les textes sélectionnés de son ouvrage C’est mort ou presque, une courte adresse au père ouvrier ainsi que son portrait poignant sont psalmodiés. Ils en disent beaucoup de la mélancolie de leur auteur, l’ancien gendarme, né dans la modeste famille de parents ouvriers. La rue, une librairie, vont bien à ses mots, le théâtre c’est pour les autres. C’est pourtant sur la scène du Théâtre de l’Athénée qu’un public s’assoit dans le noir pour les écouter dans les compositions de Joachim Latarjet.

 

C'est mort (ou presque), Athénée, Théâtre Louis Jouvet, 20h30. Jusqu'au 4 octobre. Conception Joachim Latarjet et Sylvain Maurice. Texte Charles Pennequin. Composition et jeu Joachim Latarje. Collaboration artistique Alexandra Fleischer. 

 

 

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