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La force du dessin opère à Arles

par Véronique Giraud
Tomi Ungerer est à l'honneur pour la 2ème édition du Festival du dessin d'Arles. DR
Tomi Ungerer est à l'honneur pour la 2ème édition du Festival du dessin d'Arles. DR
Babyfoot 2023, Benjamin Rouzaud, HEAR (Haute école du Rhin de Strasbourg. Année 3 Illustration. ©Rivaud/NAJA
Babyfoot 2023, Benjamin Rouzaud, HEAR (Haute école du Rhin de Strasbourg. Année 3 Illustration. ©Rivaud/NAJA
Arts visuels Arts plastiques Publié le 10/05/2024
Loin des bruits du monde, le dessin nous ramène au plus profond de nous, à l’expérience de notre main traçant un trait, puis un autre, et encore un autre. Arles réunit pour la deuxième année les œuvres d’artistes qui ont fait du dessin leur expression de vie et celles de débutants très prometteurs.

L’affiche du festival du dessin d’Arles 2024, créé à l'initiative de Vera Michalski et Frédéric Pajak, est signée Tomi Ungerer. Si l’immense artiste nous a quittés en 2019, il a laissé à sa ville natale de Strasbourg et au monde une œuvre prolifique qui a traversé tous les univers du dessin autant que les époques cruciales du XXe siècle. On retrouve quelques-uns de ses papiers dans la chapelle nichée dans le musée d’Arlatan, en belle contradiction avec le mouvement traditionnel et très conservateur du félibrige. L’humour, la satire politique et sociétale, les collages associés au dessin, les ingénieuses affiches publicitaires réalisées pour les firmes américaines… tirent à bout portant sur une société qu’il n’a cessé de scruter, de moquer, d’accompagner de son talent qu’il a su mettre au service de l’enfance avec des albums qui captivent toujours les plus petits.

Tomi Ungerer est peut-être une figure de proue, un modèle pour les étudiants de l’école nationale des arts décoratifs (ENSAD) de Strasbourg, la ville où un merveilleux musée conserve son œuvre. Les travaux de la nouvelle génération de l’ENSAD se découvrent dans une autre chapelle, celle de du Méjean, avec ceux des élèves de l’ENSAD Paris et de la HEAD (Haute école d'art et de design) de Genève. Si petits, accrochés aux murs de l’immense édifice, mais si évocateurs quand on les approche pour y plonger le regard, tous ces dessins sur papier inspirent d’emblée force et fragilité. N’est-ce pas l’essence même du dessin ? Cette tension ne nous quitte jamais en parcourant les contours de la chapelle du Méjean. D’un dessin à un autre, on entre dans une idée du monde compréhensible de tous, nous interrogeant tous. Graphite, pierre noire, crayon de couleur, feutre en sont les instruments. Le dessin tient à peu, au jaillissement de traits sur une feuille blanche.

Croquer le monde, un enjeu à la fois gourmand et dévorateur…

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