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Mot de passe oublié ?Lads : avant-première devant un public de connaisseurs
Julien Menanteau est un réalisateur français de documentaires. Avec Lads, il signe son premier long-métrage de fiction, qu’il situe dans le monde équestre. Le terme lad-jockey désigne les personnes spécialisées en courses de galop, comme le devient le personnage principal Ethan, incarné par Marco Luraschi (Une Nuit). Tout juste de prison, le protagoniste doit trouver un emploi. Il se présente à une écurie de grande renommée, aujourd'hui en faillite. La directrice de l’écurie, jouée par Jeanne Balibar, voit en lui un potentiel qui pourrait les sauver de la ruine. Devant les opportunités qui lui sont offertes, Ethan devra choisir entre ses valeurs et la facilité.
La passion du monde hippique. Julien Menanteau expliquait, lors de l’avant-première du film au festival Premiers Plans, qu’il a grandi dans le monde hippique. Il déplore le nombre de films représentant ce milieu, « je pense que le dernier c’était la comédie Turf en 2013 ». Le projet du réalisateur était de montrer la passion d’un jeune homme pour l’équitation, et son amour pour le cheval. Fils du dresseur Mario Luraschi, qui travaillait déjà sur le film, Marco Luraschi semblait un choix évident. Lui-même cascadeur et doubleur équestre, ayant notamment doublé Pierre Niney dans Le Comte de Monte Cristo, n'avait jamais eu de rôle au cinéma lorsque Julien Menanteau lui a proposé d'auditionner. L'amour pour les chevaux, que partagent le réalisateur et l’acteur, transparaît à l’écran, entraînant les spectateurs dans leur passion.
Un public de connaisseurs. Le réalisateur a confié que cette avant-première à Angers le rendait quelque peu nerveux, compte tenu de l’historique hippique de la ville et de la région. Et le public lui a donné raison, lorsque plusieurs habitués du milieu ont voulu exprimer leur propre expérience, éloignée de celle proposée par le film. Chacun clame que son écurie n’était pas comme celle montrée dans le film, obligeant le réalisateur à répéter qu’il s’agissait d’une fiction, et que son projet était de montrer un cas spécifique et non pas une généralité qui n’existe pas. Tous ont cependant salué l’initiative, disant avoir adoré le film et son message, ainsi que l’évidente passion équestre qui transcendait. Ils ont également salué Marco Luraschi pour sa performance, ainsi que pour sa technique en équitation. L’acteur a en effet réalisé toutes les figures, et a dû suivre un stage intensif pour apprendre à monter en jockey, lui qui est plutôt habitué à la technique de voltigeur.
Un message social. Le film ne parle cependant pas uniquement de l’amour des chevaux. Son personnage principal, qui a un lourd passé, peine à gravir les échelons sociaux et à se faire accepter dans un milieu aussi différent du sien. "Ce que raconte ce film c'est une écurie particulière, précise le réalisateur. Ethan, c'est quelqu'un qui est arrivé dans la mauvais écurie". Julien Menanteau met en avant la toxicité du milieu des courses, entre autres celle de la compétition qui pousse certains à de graves troubles du comportement alimentaire afin de ne pas être trop lourd pour le cheval, et qui entraîne le harcèlement entre rivaux. Certains jockeys mettent leur vie en danger afin d’être les meilleurs, ou la vie de leurs concurrents pour les empêcher de les surpasser. Le père d’Ethan, joueur compulsif qui perd tout son argent en pariant, incarne un autre aspect toxique de cet univers. "Ethan ne vient pas du milieu équestre, lui ce qui le rattache à tout ça c'est l'amour pour le cheval" souligne Marco Luraschi.
Lads explore de nombreux thèmes liés au milieu hippique, et donne un message d’espoir, montrant que la situation est en train de s’améliorer. Ce monde des courses, peu représenté au cinéma, y est décrit avec autant de passion que de profond respect. De quoi plaire aux connaisseurs et à ceux qui veulent le découvrir.
