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Mot de passe oublié ?Montpellier, propulsée dans le XXème siècle par une refonte complète de son urbanisme qui débuté avec la création du quartier Antigone, poursuit son ascension en faisant émerger de nouveaux quartiers dont les bâtiments emblématiques sont dessinés par Jean Nouvel, Philippe Starck et autres grands noms de l’architecture. Distinguée par la presse européenne et américaine pour l’audace de son patrimoine architectural, l’un des moteurs de son tourisme, la métropole languedocienne a ses cartons pleins de projets. Celui, par exemple, de renouer avec la splendeur des folies montpelliéraines du XVIIIe, élégantes demeures commandées par quelques riches aristocrates et grands bourgeois aux architectes locaux et qui sont toujours les fleurons de la ville et sa périphérie. Cette fois, c’est la mairie qui a repris l’idée, en lançant en 2012 un appel à projets pour un programme de douze « Folies » du XXIe siècle. Autant de gestes architecturaux forts contribuant de manière audacieuse et innovante à accompagner une « démarche écologique ». Ces constructions, habitats collectifs, offriront à terme un parcours d’élégantes silhouettes, signaux de l’étendue des nouveaux quartiers, et visibles depuis les lignes de tramway. Chaque équipe candidate est composée d’un jeune architecte, d’un architecte confirmé et d’un promoteur.
La première "Folie" a été sélectionnée au printemps 2013. Conçue par l’équipe Dominium-Farshid Moussavi-Coloco, la tour Jardin de la Lironde singularisera par sa forme originale le tout récent quartier Port Marianne. Elle devrait émerger en 2015. En avril dernier le grand public a pu découvrir les étonnantes images 3D du second projet lauréat. Bien avant d’être sorti de terre, il fait déjà le buzz sur Internet et les réseaux sociaux. D’une légèreté paradoxale, la tour haute de 56 mètres évoque la poésie d’un « Arbre blanc ».
La première Folie, sélectionnée au printemps 2013, a été conçue par l’équipe Dominium-Farshid Moussavi-Coloco. La tour "Jardin de la Lironde" singularisera le tout récent quartier Port Marianne. Elle devrait émerger en 2015. En avril dernier, le grand public a pu découvrir les étonnantes images 3D du second projet lauréat. Bien avant d’être sortie de terre, la Folie a fait le buzz sur Internet et les réseaux sociaux. D’une légèreté paradoxale, cette tour haute de 56 mètres évoque la poésie d’un « Arbre blanc », comme l'ont nommée ses concepteurs.
Montpellier à la rencontre du Japon. Pour répondre au concours municipal, deux cabinets d’architecture de Montpellier, l’agence Nicolas Laisné Associés et Oxo Architectes, se sont associés au Japonais Sou Fujimoto dont l’agence est basée à Tokyo, et à deux promoteurs montpelliérains, Evolutis et Promeo. Destiné au quartier Port Marianne déjà quadrillé d’immeubles résidentiels, le poétique « Arbre blanc » rend très conventionnelles les architectures alentour. L’architecte Sou Fujimoto, reconnu pour son talent d’artiste, tente de réinventer le rapport entre architecture et environnement. Il s’est dit « impressionné par la vie extérieure à Montpellier et son beau climat ». Pour l’architecte, « c’est très étonnant et très intéressant de voir comment ce projet est à la fois japonais et montpelliérain. On trouve cette relation positive entre l’intérieur et l’extérieur, entre la nature et l’architecture ». Ces contraires conjugués pour aboutir à quelque chose de beau. « C’était inattendu et je suis très heureux de voir ça », exprime-t-il simplement.
« Ça », c’est une tour de dix-sept étages dont la façade échappe au dictat de l’arête avec une composition aléatoire de multiples ouvertures. Ces facettes ouvertes au ciel, comme les feuilles d'un arbres, sont autant de terrasses prolongeant les appartements, autant de futurs jardins suspendus. Les cent-vingt logements haut de gamme illustrent élégamment le rapport plein/vide, abolissant la limite entre intérieur et extérieur, mais aussi le rapport public/privé puisque deux de ses niveaux sont ouverts au public. Le rez-de-chaussée est celui des commerces tandis qu’au sommet un restaurant offre une vue panoramique inédite de la ville et, au delà, vers la mer et le Pic Saint Loup. La tour devrait fonctionner grâce à l'énergie renouvelable locale, s'appuyant sur des matériaux économes en énergie. « Tout comme un arbre, la tour va puiser ses ressources naturelles dans son environnement proche pour réduire considérablement les efforts énergétique à déployer. Elle développera des stratégies passives pour générer du confort, de l’usage, une maîtrise des impacts sur l'environnement et une réduction des nuisances. Un procédé à la fois innovant et vernaculaire de rafraichissement passif en été par des cheminées solaires sera mis en place », commente l’agence Oxo architectes. Le lancement des travaux est prévu en juillet 2015 pour une livraison fin 2017.
Bio : Sou Fujimoto est né en 1971. Diplômé en 1994 de la faculté d'ingénierie de Tokyo, il a ouvert son agence d'architecture à Tokyo en 2000. Dès 2005, et pendant trois ans, lui était décerné le AR (Architectural Review) Awards, prestigieux prix international dans la catégorie Jeunes architectes. Il obtenait le Top Prize en 2006. Il fait actuellement partie de la quinzaine d’architectes mondiaux sélectionnés pour imaginer en Espagne des résidences secondaires destinées à des fous d’architecture. Ses créations, maintes fois primées (son pavillon japonais de la Biennale de Venise 2012 a obtenu le Lion d’or), sont nourries de l’idée de la grotte, de la caverne, comme le montre son ouvrage « Primitive Future ». Héritages du mode de vie au Japon où les volumes sont ouverts et où l’on ne craint pas d’être vu, les propositions de Sou Fujimoto contrastent bien sûr avec le mode de vie français, guidé par le besoin de se sentir à l’abri des regards, enfermé. Et où audace architecturale rime peu avec humilité.