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Le « Fait machine » sème sa poésie au MIAM de Sète

par Véronique Giraud
L’extraordinaire tapis Oiling (2012) de l’artiste Faig Ahmed (Collection Musée Bargoin Clermont-Ferrand), une des pièces de l’exposition Fait machine organisée au MIAM de Sète. DR
L’extraordinaire tapis Oiling (2012) de l’artiste Faig Ahmed (Collection Musée Bargoin Clermont-Ferrand), une des pièces de l’exposition Fait machine organisée au MIAM de Sète. DR
Arts visuels Installation Publié le 28/02/2023
On connaît le fait main, mais quid du « Fait machine » ? L’humour et l’étrange font toujours bon ménage au MIAM de Sète dont les expositions mènent vers des territoires inexplorés. Cette fois les artistes réunis ont en commun d’infiltrer le numérique, l’impression 3D. Avec eux, le code informatique trouve sa matérialité, et elle est souvent d’une grande poésie.

Le MIAM se propose d’explorer les liens de l’artiste avec la machine, de l’art et de la science, du code à la sculpture, du virtuel au réel. On pourrait alors s’attendre à une succession d’écrans. Mais le musée d'arts modestes n’a pas l’habitude de témoigner d’une tendance. Et là où on pourrait s’attendre à une succession d’écrans numériques, apparaissent de bien curieux objets : tissages inédits d'une jupe signée Jeanne Vicerial, série de céramique imprimée en 3D de Jonathan Keep, écheveaux de lignes de sons imprimés sur vase de Michel Paysant, graines végétales scannées en 3D de Camille Reidt, fleurs sous verre par Miguel Chevalier. Et que dire du tapis de l’artiste textile Faig Ahmed dont les motifs géométriques traditionnels se liquéfient en un sinueuse rivière aux mêmes couleurs ?

 

Derrière la poésie, une grande complexité. Un élan poétique s’échappe de tous ces objets, celui d'une belle rencontre entre nature et inconnu, entre tradition vernaculaire et nouveau souffle numérisé. C’est que chacune de ces créations n’aurait pu éclore sans la collaboration engagée d’artistes et de scientifiques, de la main et de la machine, de découvertes partagées pour rendre visible l’invisible. Derrière la beauté et l’attrait des objets présentés, l’exposition Fait Machine recèle en réalité une grande complexité. Et c’est la générosité des artistes de rendre familiers des processus qui ont souvent demandé des années de recherche et d’intention. De rendre lisible au néophyte ce le résultat du processus même de la collaboration entre des univers que des décennies ont séparés. L’art, la science, l’artisanat, l’industrie ont aujourd’hui beaucoup à se dire pour faire comprendre les avancées technologiques du monde qui nous entoure.

 

 

Les artistes de l'exposition : Faig Ahmed, Appropriate Audiences, Berdaguer et Péjus, Arnaud Borde, Elvire Blanc Briand, Yisha Cai, Miguel Chevalier, Mathilde Dumont, Olivier Van Herpt, Raphaëlle Kerbrat, Laureline Galliot, Jonathan Keep, Inès Lavialle, Jessica Lajard, Ludovic Mallegol, Varvara & Mar, Pit Molling, Michel Paysant, Boryana Petkova, Noémie Pilo, Camille Reidt, Andrea Rodriguez-Vial, Philipp Schaerer et Reto Steiner, Antoine Schmitt, Inès Silberman, Jeanne Vicerial.

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