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Le tout Hyber à Sète sur 2716, 43795 m2, c’est du CRAC

par Véronique Giraud
2716, 43795 M2 – Fabrice Hyber Monographie / Commissaires de l’exposition : Noëlle Tissier et Bernard Marcadé / CRAC, Sète. ©Deboom/NAJA
2716, 43795 M2 – Fabrice Hyber Monographie / Commissaires de l’exposition : Noëlle Tissier et Bernard Marcadé / CRAC, Sète. ©Deboom/NAJA
Arts visuels Arts plastiques Publié le 01/07/2015
Fabrice Hyber est un artiste protéiforme. Si l’exposition du CRAC à Sète n’a pas l’ambition d’être exhaustive, elle est quasi autobiographique. Hyber a choisi les œuvres, a dessiné le parcours de lecture, et l’a intitulée "2716, 43795 m2". Nous l'avons rencontré.

Fabrice Hyber reçoit une nouvelle reconnaissance de l’institution. Après les trois grandes expositions de 2012 (Palais de Tokyo, MAC/VAL et Fondation Maeght de Saint-Paul de Vence), le voici invité par le Centre régional d’art contemporain (CRAC) Languedoc-Roussillon de Sète du 26 juin au 20 septembre 2015. Pour de nombreux visiteurs, ce sera une vraie découverte. Et il y a fort à parier que l’image de l’artiste et le sens même d’œuvre d’art seront une nouvelle fois bousculés.

L’exposition du CRAC, 2716, 43795 m2, est une invitation à aller au plus près de la démarche artistique de Fabrice Hyber. Il en a lui même sélectionné les œuvres, en a conçu l’accrochage, à hauteur de sa taille (1,74 m), défini le parcours, utilisé les hauts murs du bâtiment comme une feuille blanche pour y dessiner des flèches, souligner, écrire les dates, inscrire des mots… Rien n’est laissé au hasard, tout a été pensé.

Et c’est précisément sa pensée que Fabrice Hyber nous offre à voir. Une pensée pleine d’humour et de curiosité pour les choses du monde et les jeux de mots. Une pensée d’artiste très à l’aise avec les utopies et les proliférations. L’artiste porte son art là où Marcel Duchamp, Picabia, Raymond Hains, Robert Filliou l’ont porté. Comme ses pairs, il fait couler l’art dans ses veines plutôt que dans un champ de représentation symbolique.

Ses tableaux, souvent construits comme des tableaux de chercheur, comme des paysages mentaux, décrivent ses cheminements intérieurs, ses recherches. Après l’interrogation, l’intuition le pousse vers quelques-uns des grands bouleversements de notre société. Fabrice Huber a une passion pour les mutations, génétiques et écologiques, se délecte de toutes sortes de proliférations. Et avec ce qui nous fait peur, il veut nous faire rire.

 

Mais que signifie le titre 2716, 43795 m2 ? Il signe bien sûr un intérêt de toujours pour les mathématiques. Mais quel artiste, autre que le facétieux Fabrice Hyber, aurait songé à rassembler la centaine d’œuvres présentées à Sète, dont la majeure partie provient de son propre fonds et n’a jamais été vue, par un calcul qui, ici, correspond à celui de la surface des cimaises occupée au CRAC ? Les notions de reproduction, de prolifération, sont si prégnantes qu’il se les applique à lui-même. Jouant sur les mots et sur son nom, il créait en 1991 Homme de Bessines, le plus gros savon du monde, et inventait en 1995, l’Hybermarché, au Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Sa relation avec l’entreprise est au cœur même de son processus de création, il aime la convaincre de l’aider à concrétiser son projet. Pour lui, le rôle de l’artiste ne se limite pas à la réalisation, il est aussi entrepreneur. Dès 1981, encore étudiant aux Beaux-Arts de Nantes, pour réaliser son carré monochrome Rouge baiser, il s’adresse à la société L’Oréal qui lui fournit 300 litres de rouge à lèvres. C’est par ce premier mètre carré de rouge à lèvres, appartenant aujourd’hui au FRAC Pays de la Loire, que commence le parcours.

 

 

Bio

Fabrice Hyber fait tout très bien, même sa biographie à consulter sur l’étonnant site hyber.tv

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