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Mot de passe oublié ?Les Reines du drame revivent avec humour et amour les années 2000
Pour son premier long métrage, Alexis Langlois présente une comédie dramatique sur les années 2000 et leur adoration des stars de la pop. Les Reines du drame commence en 2055, avec Steevyshady, youtubeur d’ancienne renom interprété par Bilal Hassani, qui poste une vidéo sur les idoles de sa jeunesse : Mimi Madamour et Billie Kohler. Faisant un plongeon dans le passé, le film ramène alors les spectateurs aux années 2000 et aux émissions comme la Star Academy et la Nouvelle Star. On y voit alors l’environnement toxique dans lequel essaie de fleurir Mimi Madamour, jeune candidate à la voix d’ange interprétée par Louiza Aura. C’est lors de son audition qu’elle rencontre Billie Kohler, chanteuse punk qui a déjà une renommée et un public dans les bars LGBTQIA+, portée par l’acteur Gio Ventura. Commence alors l’histoire d’amour de ces femmes que tout oppose, qui entrainera leur descente aux enfers pendant un demi-siècle.
Alexis Langlois écrit ce film, avec Carlotta Coco et Thomas Colineau, en partant de sa propre histoire, ou plus exactement de son chagrin d’amour. Les films romantiques queer sont cependant plus difficiles à produire, et la réalisateurice plaisante « quand on cherchait des financements, on nous a dit : désolé, il y a déjà eu un film de drag queen l’an dernier, il va falloir attendre ». Iel souhaitait que cette histoire soit « un peu comme un conte ». Iel remarque que lorsqu’il s’agit d’histoires d’amour queer, le public s’interroge sur sa capacité à s’identifier aux personnages, alors que la question n’est jamais posée pour les films romantiques hétéronormés : « c’est marrant, quand c’est des personnes queer ou des minorités, on questionne ».
Les Reines du drame tient son titre de l’expression anglosaxone « drama queens », qui désigne des personnes qui théâtralisent leurs malheurs. Le film se démarque non seulement par son histoire entrainante, mais aussi par son esthétique flamboyante. Paillettes, couleurs explosives et décors immodérés, le début du siècle explose à l’écran, ramenant certains dans leurs souvenirs, et surprenant ceux qui ne l’ont pas connu. Le film a été principalement tourné en studio, permettant à Anna Le Mouël et Barnabé D’Hauteville, en charge de la décoration, de recréer cette époque sans contraintes. « Un décor reflète l’identité d’un personnage », explique Alexis Langlois. Le look des rôles était également un grand sujet, notamment pour Louiza Aura qui partage qu’il lui était difficile « d’être fière d’avoir mon afro et d’un coup devoir la raser ». C’est en s’inspirant ainsi de références comme Britney Spears que la réalisateurice voulait poser un autre regard sur les stars des années 2000.
Alexis Langlois confie avoir d’abord voulu que les acteurs et actrices chantent vraiment, mais après n’avoir pas trouvé de cast convaincant a décidé de les faire doubler. Iel a alors décidé qu’il leur fallait à la fois une aura de star et la force de montrer leurs faiblesses. Mais ce qui a convaincu la réalisateurice, c’est l’alchimie de Gio Ventura et Louiza Aura. L’actrice sort par ailleurs du tournage de Les Immortelles, de Caroline Deruas avec Emmanuelle Béart, qui sortira en salles en 2026.
Les chansons du film se nourrissent également des années 2000, donnant aux stars Mimi Madamour et Billie Kohler un encrage d’autant plus réel dans cette décénnie. Écrites par Yelle, Rebeka Warrior, Pierre Desprats, Mona Soyoc, et Louise BSX, leurs musiques entraînantes et paroles accrocheuses garantissent de les garder en tête après la sortie de la salle, permettant que le film ne quitte plus ses spectateurs. Les chansons sortiront sur les plateformes pour la sortie du film, et un CD sera vendu en rappel aux années 2000.
Le film est déjà apprécié par un public de tous les horizons, notamment au Brésil, bien qu’il n’y ait pas trouvé de distributeurs car il y est considéré « trop franco-français », plaisante Alexis Langlois.
