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Nicolas Gruppo : De l’amour à la peine

par Julie Delem
"Portrait des amoureux du Jardin de Sainte-Claire", 2000. [Vidéo, 4'30", sans son, noir & blanc] Collection MAC's. © Nicolas Gruppo
Arts visuels Arts vidéo Publié le 24/04/2015
Nicolas Gruppo a demandé à plusieurs passants d'imaginer un être aimé alors qu'elles étaient filmées. "Portrait des amoureux du Jardin Sainte-Claire" est à la fois triste, romantique et profondément universel.

Nicolas Gruppo en est persuadé: on peut capter la pensée, lire le désir. Presque voyeuriste, traquant l'apparition du sentiment amoureux et de son plaisir à la fois entêtant, enveloppant et volatile, l'homme met en place à travers Portraits des amoureux du Jardin Sainte-Claire, un dispositif aussi précis que poétique: Face à une caméra en plan fixe, il convie une série de personnages à songer à un être aimé. Au ralenti, enserrés dans un oeillet de portrait photographique classique, les visages se transforment sous l'effet de l'évocation. La lumière renvoyée par le sujet change, les pupilles brillent, les bouches s'étirent, parfois quelques larmes tombent, lourdes de sel. Superposé à ce tableau romantique, l'être aimé apparaît dans un bref instant lumineux qui embrasse l'écran, avant de disparaître, tel un mirage. Reste alors le sentiment d'une quête inassouvie, une frustration face à cette figure convoitée inaccessible.

Absence de l'être aimé. L'oeuvre d'1 heures 4 min 30 a été offerte par l'artiste en 2012 au musée des arts contemporains (MAC's) du Grand-Hornu, situé dans la province belge du Borinage, à quelques kilomètres de Mons. Loin du territoire belge, Nicolas Gruppo, 45 ans, vit à Avignon où il enseigne le cinéma et la vidéo à l'Ecole Supérieur des Arts. Dès ses premières expositions en 1998, sa production est chargée de références cinématographiques et d'une obsession plastique envers la femme fatale. Amputé de plusieurs membres, l'artiste traite quasi invariablement de « l'absence de l'être aimé » à travers un ensemble de scènes inachevées, rassemblées notamment dans Discours d'un amoureux fragmenté. Au fil de ses réalisations, Nicolas Gruppo construit sa narration en usant du dessin, d'installations, de performances, de vidéos ou de musique, en mettant souvent à l'épreuve son propre corps.  Enfermé pendant trente-cinq minutes dans une vitrine de la galerie Les Grands Terrains à Marseille, il réalise en 2012 Freaks on the rocks. Habillé d'un corset en dentelle, porte-jarretelles et bas noirs, mettant à nu son handicap terrible, il improvise un concert de guitare, tandis que défile derrière lui Freaks de Tod Browning. 

Jusqu'au 24 mai 2015 au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris, dans le cadre de l'exposition "Mon jardin est dans tes yeux ».
Corpus sélectionné par Laurent Busine, directeur du MAC's, parmi les 350 œuvres de la collection du musée.

CENTRE WALLONIE-BRUXELLES
127-129, rue Saint Martin – 75004 Paris
Accueil et salle d'exposition
Ouvert tous les jours du lundi au vendredi de 9h à 19h et le samedi-dimanche de 11h à 19h. Fermé les jours fériés.

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