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Premiers Plans : des animations de toute l’Europe

par Élisabeth Pan
Cinéma Publié le 21/01/2025
Le festival Premiers Plans d’Angers, qui se déroule du 18 au 26 janvier, met en compétition douze courts métrages d’animation de réalisateurs européens. Les problématiques de l'adolescence, du futur de la planète et la souffrance mentale étaient au programme de la séance du 19 janvier.

Mis en compétition, 12 courts métrages d’animation européens sont soumis aux votes du public et du jury du festival Premiers Plans Angers que préside, pour cette 37ème édition, le réalisateur et scénariste Erwan Le Duc (Perdrix). Pour lui, c'est un retour au festival angevin où, en 2011, avait été lu son scénario pour Le Commissaire Perdrix ne fait pas le voyage pour rien. Le jury Courts métrages est cette année composé de Galatéa Bellugi, qui a joué dans les films À 14 ans et Keeper, tous deux présentés à Premiers Plans, et de la réalisatrice et scénariste Lisa Diaz, qui avait présenté à Premiers Plans son moyen métrage Ce qu’il reste à finir.

 

La catégorie Plans Animés Européens est divisée en 2 séances de projections de 6 films chacun. Celle du 19 janvier réserva de belles surprises. D'abord avec la réalisatrice et scénariste tchèque, Hana Stehlíková, dont le dernier court-métrage, You Are My Light, montre avec une grande élégance l'épreuve de la dépression post-partum grâce à une animation 2D silencieuse, mais dont les images en disent long. Hana Stehlíková, qui a rejoint en 2011 le département animation de la FAMU à Prague, avait réalisé en fin d’études, Borderlines. Ce film avait remporté le Grand Prix du Festival du film étudiant de Taïwan, de quoi encourager une carrière. You are My Light est produit par FAMU – Film and TV School of the Academy of Performing Arts in Prague.

Dans son dernier court-métrage en stop-motion, Intermission, Milo Bonnard explore un sujet singulier : les émotions qui peuvent submerger un jeune homme à l’entracte (Intermission en anglais) d’un concert de musique classique. Contrairement au reste du public, il ne se sent pas ému par le spectacle et se retrouve en proie à un profond mal-être. Il décide alors de se cacher du regard des autres. Le talent du réalisateur est de mêler l'humour anglais à ce qui pourrait n'être vu que comme une tragédie. Le réalisateur français était présent lors de la projection.

 

Les bleus de l'adolescence. Deux films ont en commun de traiter les affres de l'adolescence pour lesquels leurs réalisatrices ont utilisé une couleur dominante, le bleu. Présenté au dernier festival de Cannes, le court-métrage d'animation The One Who Knows avait été nommé pour le Prix Unifrance. Il a pour protagoniste Ùla, une adolescente angoissée face aux transformations de son corps, se comparant à celles qui l’entourent et contrainte d'apprendre à s’accepter. Ce passage à l’âge adulte est animé dans le silence, avec douceur et légèreté. La scénariste et animatrice lituanienne Eglė Davidavičė a réalisé ce film en collaboration avec la compositrice Lolita Del Pin.
Réalisatrice, scénariste et storyboardeuse, Violette Delvoye a déjà participé à Premiers Plans en pour Les Liaisons foireuses, coréalisé avec Chloé Alliez. Les deux réalisatrices ont en commun d'être diplômées d'un master en cinéma d'animation à l'école des arts visuels de La Cambre à Bruxelles. Cette fois c'est seule que, ce dimanche, Violette Delvoye était à Angers pour l’avant-première internationale de son nouveau film, Sous la fenêtre, la boue, une production franco-belge. La réalisatrice anime, dans un camaïeu de gris bleus, l’histoire d’une famille dont l'enfant se retrouve tiraillée entre une mère absente qu’elle idéalise et une mère présente qu’elle blâme pour tout. Les difficultés de cette adolescente, qui a l’impression de ne pas avoir le contrôle de sa vie et de devoir choisir entre ses deux mères divorcées, sont traitées de façon limpide et attendrissante.

 

Main basse sur les planètes. Le nouveau court métrage de Bárbara Cerro témoigne en version accélérée et explicite de l’arrivée de la vie et des technologies humaines. La réalisatrice argentine, fondatrice du festival international d'animation BITBANG à Buenos Aires où elle vit et travaille, imagine dans Todos los futuros l’arrivée de l'humanité sur une planète vierge. On y voit des humains commencer innocemment par idolâtrer une divinité, créer le feu... Mais, au fur et à mesure, et alors qu'ils se sont trop reproduits, ces mêmes créatures se feront envahir par des technologies et utiliseront dans la guerre toutes les ressources de leur planète, faisant mourir celle-ci à petit feu. Une animation dystopique d'une grande puissance suggestive.

Réalisée par Camille Monnier, Soleil gris est une œuvre critique inspirée par le manque d’intérêt que les êtres humains portent à la pollution et au réchauffement climatique. On y voit deux adolescentes en plein cagnard, contraintes de garder un motel désert. Autour d’elles, les sacs plastiques volent, les coyotes meurent de faim, la radio tente en vain d’ouvrir les yeux des auditeurs aux problèmes de l’environnement, mais elles n’y prêtent pas attention. Elles préfèrent aller à la mer, boire des sodas et lire des magazines de mode. Tant que le problème ne les atteint pas personnellement…

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